Où il devient officiel que la notion de confinement a été inventée pour moi, et rien que pour moi !

Autour de moi, les collègues dansent la java en se réjouissant du déconfinement à venir (et je me garde bien de leur dire que je les trouve optimistes... Manu a parlé d'une "fin de confinement" au 11 mai MAIS le Gouvernement, ce matin, nuance la chose en disant qu'il s'agit d'un objectif, pas d'une certitude... tout dépendra des chiffres, des morts, des contaminations nouvelles... bref !) et moi je fais un peu la tronche. J'ai été VRAIMENT confinée cinq jours : j'avais prévu de prendre un long weekend, qui a été rallongé d'un jour pour cause de migraine. Bon, comme début de congés, c'était moyen-moyen, mais ça s'est largement rattrapé par la suite. Je confirme donc définitivement que j'adore le concept ! J'ai un peu lu, beaucoup regardé la télé (vive les VOD et Netflix !), j'ai cuisiné un gros gâteau et un sauté de porc, j'ai fait du puzzle, et j'ai même écrit et quasi terminé un gros projet en cours. Bref, pas d'ennui en vu ! Et...ça m'a tellement plu que j'ai décidé de poser 4 jours entre les deux ponts début mai pour avoir DIX GRANDS JOURS de confinement rien qu'à moi ! (Ne m'envoyez pas les petits bonshommes en blouse blanche !)

Exception faite de cette bizarrerie pas très surprenante quand on me connait, avouons que je suis perplexe.

Perplexe, parce que j'ai l'impression que ce déconfinement interviendra de toute façon bien trop tôt. Perplexe, parce que ne pas tester l'ensemble de la population, je peux comprendre, mais rouvrir les écoles sans tester les enfants, alors même qu'on sait qu'ils sont les principaux vecteurs d'infection et qu'ils ne respecteront pas les gestes barrières, c'est le meilleur moyen de lancer une deuxième vague ! Les enfants vont se retrouver, se regrouper, s'échanger leurs microbes et leurs virus, rentrer chez eux, contaminer gaiement les parents, et...les parents vont retrouver un rythme de vie normal, entre vie sociale et vie professionnelle. Ajoutons à ça une période estivale propice aux regroupements (même si on garde fermés les lieux de rassemblement, qui empêchera les gens de faire la fête chez eux ?), une éventuelle canicule qui, si j'en juge d'après les températures de ces derniers jours, ne serait pas bien surprenante, et...bah le décompte macabre n'est pas près de se terminer...

J'ai l'impression que tout ça, c'est la parfaite illustration de l'expression "reculer pour mieux sauter".

Quant au vaccin espéré, là aussi, je suis perplexe. J'ai l'impression que ce virus est plus coriace que la normale, et quand on nous parle d'une immunité comprise entre trois et six mois (voire moins...) je me demande comment on va pouvoir "cerner" le virus d'une façon permanente et fiable. En plus, il semblerait que le virus puisse rester dormant dans les cellules et se réactiver occasionnellement chez des patients ayant déjà été infectés... J'ai sûrement beaucoup d'imagination, mais ça me rend légèrement méfiante...

En tout cas, il est officiel que ma vie quotidienne ne sera pas affectée par la suite des événements... Quand on évite les lieux publics, qu'on ne va plus dans les magasins, qu'on n'a jamais aimé les transports en commun, qu'on n'a jamais mis un pied dans un cinéma ou un bar, qu'on a tendance à prendre des chemins détournés pour éviter une "foule" de quatre personnes sur un trottoir, et qu'en plus on est doté d'un chien super aimable qui grogne sur tout ce qui ressemble à un enfant, un jogger, un cycliste...bah la distanciation sociale, ça a limite l'air ridicule. Moi, je maintiens, je pratique l'évitement social, c'est le niveau au-dessus. Bande de petits joueurs, va ! ^^