• De l'incapacité à ne pas (trop) cogiter...

    Un évènement récent m'a donné envie de gribouiller ce petit article, vite fait.

    Je veux y parler de mon incapacité à ne pas (trop) réfléchir et à ne pas me faire trop de films à l'avance.

    Prenons un exemple très récent : mon chien. Il a un souffle au cœur depuis des années, qui n'a jamais été exploré et n'a jamais posé de problèmes. C'est un toutou dynamique, qui gambade en promenade été comme hiver. Cependant, après des années à repousser la chose, j'ai décidé de le faire détartrer, et la vétérinaire, en l'auscultant dans cette optique lors de sa vaccination annuelle, a jugé nécessaire de faire une échographie cardiaque.

    La vétérinaire n'était pas du tout alarmiste, elle a juste mentionné 3 cas de figure possibles :

    1/ ils font l'échographie, il n'y a aucun problème, ils enchaînent sur l'anesthésie et le détartrage.

    2/ ils font l'échographie, il y a un léger souci, ils prescrivent un traitement (probablement à vie), on attend quelques mois, et on peut faire le détartrage.

    3/ ils font l'échographie, il y a un gros souci, on oublie l'idée d'un détartrage.

     

    Évidemment, je me suis arrêtée d'emblée sur les pires options, la 2  et la 3.

    Et donc je suis devenue une spécialiste des problèmes cardiaques chez le chien.

    Je peux vous parler maintenant de cardiopathie congénitale, de sténose aortique, des différents stades de l'insuffisance cardiaque, du phénomène de compensation... bref, les problèmes cardiaques canins sont devenus un de mes intérêts restreints en l'espace d'une semaine. Sachant qu'à la base je suis phobique de tout ce qui touche au fonctionnement du corps humain, c'est presque comique !

    On me dira que c'est ridicule, parce que l'examen n'a pas encore eu lieu et qu'il ne sert à rien de tirer des plans sur la comète, mais j'en suis au point que je connais même les noms et les posologies des médicaments !

    Le pire étant que même en étant pleinement consciente de cette absurdité, je ne peux pas faire autrement. Mon vilain cerveau, tout là-haut, ne sait pas réagir autrement qu'en analysant à fond toutes les données d'un (éventuel) problème à venir !

    Ce n'est pas un problème de pessimisme, de fatalisme, de manque de confiance envers les spécialistes, mais c'est vraiment ancré dans mon fonctionnement. Et c'est, pour ma part, 200% Asperger. Confrontée à une situation inconnue, je dois me l'approprier pour l'apprivoiser et me préparer à réagir en conséquence.

    Le souci, évidemment, c'est que c'est usant psychologiquement ET physiquement : l'échographie est programmée pour demain, et je suis actuellement dans un état de décomposition proche du zombie. Paie ton obsession ! Pourtant je dors normalement, je mange normalement, ce n'est pas un stress au point de m'empêcher de dormir ou de m'alimenter, mais malgré tout mon cerveau reste connecté H24 sur cette problématique. Et à la longue, ça use !

    Ce n'est bien évidemment qu'un exemple récent parmi tout un tas d'expériences similaires.

    Et pour être honnête, dans ces cas-là je bénis ma tendance ermite et mon désintérêt total pour la vie amoureuse. Imaginez donc à quoi ressemblerait mon existence si je devais gérer mes inquiétudes pour un conjoint ou pire, des enfants !

    Des fois, franchement, j'aimerais bien pouvoir débrancher mon cerveau !!!

     

     

    EDIT : il apparait que j'avais raison quant à mon hypothèse première. Mon Saucisson a bien une MVD, à savoir Maladie Valvulaire Dégénérative.  Il a un traitement à prendre à vie (en raison de 2 cachets par jour)... La vétérinaire n'est pas pessimiste, c'est visiblement quelque chose de courant chez les petits chiens, plus encore chez les Chihuahuas. Les traitement ont pour but d'éviter le développement de la maladie. Chez certains chiens, ça peut très bien se stabiliser et ne jamais empirer. Chez d'autres, ça peut progresser rapidement. Mais je suis plutôt optimiste car je pense qu'il est porteur de cette MVD depuis quasiment le début, son souffle au cœur avait été détecté par un autre vétérinaire quand il avait à peine 3 ans et il est toujours resté asymptomatique, exception faite de quelques épisodes de toux en période de stress. Me voilà donc chargée de gérer l'administration du traitement, j'ai déjà investi dans un pilulier et j'ai mis des étiquettes partout pour me rappeler des dosages. Et évidemment, j'ai lu et relu les notices, que je connais maintenant par cœur... *soupir*

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