• Au risque de me répéter, le principal inconvénient de mon Asperger, c'est mon épuisement quasi quotidien. Les interactions sociales ne m'étant pas naturelles, je suis très souvent éreintée après ce qu'une personne lambda considérerait comme une journée normale. Et puis j'ai des limites, qui découlent plus ou moins de mon "état". Je ne conduis pas. Je n'aime pas les lieux "trop"... Trop bruyants, trop peuplés, trop lumineux, la liste est longue. Du coup certains actes ordinaires prennent un peu des allures de torture. Oh, j'ai de la chance, je vis en plein centre-ville, dans une rue piétonne, près de quasiment tout : supérette bien fournie, coiffeurs, librairies, médecins (même si j'ai gardé le mien, près de chez mes parents), pharmaciens... Mais certains jours (bon, soyons honnêtes : quasiment TOUS les jours) je suis tellement pressée de retrouver le calme de ma grotte que je n'ai aucune envie (ou aucun courage) de profiter de toutes ces commodités...

    Heureusement, il y a cette arme magique, cette chose invisible qui nous entoure en permanence et reste toujours à portée de main. Internet.

    Heureusement ou malheureusement ? En fait, je ne sais pas trop. J'ai beaucoup cogité sur le sujet, et je crois qu'il y a du bon et du moins bon dans tout ça. Attention, je ne parle pas d'Internet "en général" mais plutôt des services qu'Internet peut rendre (ou pas) aux gens qui ont des difficultés sociales. Que ce soit de l'agoraphobie, de la phobie sociale, de la timidité toute simple ou un syndrome d'Asperger, le questionnement reste le même : Internet est-il une aide ou un frein au développement social ?

    Dans les points positifs, on peut évidemment affirmer qu'Internet favorise le contact entre les gens. Les forums, Facebook, Twitter...tous ces outils permettent à de parfaits inconnus de se "rencontrer", d'échanger, parfois sur des années. Parfois même, cela amène de vraies rencontres. Cependant, j'émettrai une petite réserve basée sur mes observations personnelles...

    Quand j'essaie de parler de mon cas sur un forum (j'ai renoncé, ça finit en déconfiture à chaque fois !) j'ai souvent le droit à l'argument suprême : "Mais si, tu as une vie sociale, regarde, tu viens discuter ici !" Et là, ça me gêne un peu. Certes, Internet peut être un lieu de dialogue et d'échange, mais peut-on dire que ça fait vraiment partie d'une vie sociale ? J'aime écrire, ce n'est un secret pour personne. J'aime écrire sur ce que je connais. Moi, en l'occurrence. mes expériences, mon vécu, mes réflexions. Donc je n'ai aucun mal à m'exprimer sur un forum. Mais est-ce un geste vraiment social ? pas sûre. Je "parle" sur les forums de la même façon qu'il m'arrive de monologuer à voix haute chez moi : pour le plaisir d'aligner les mots, de formuler des pensées, d'exposer des arguments. Pour autant, ça reste surfait. Internet, on l'arrête quand on veut. On en a marre de discuter ? On ferme l'ordi. On est gêné par les propos d'un membre sur un forum ? On se désinscrit. On a écrit quelque chose d'un peu trop personnel et on le regrette ? On efface le topic. C'est simple, facile, rapide. Essayez donc de faire pareil dans la vraie vie ! Et puis c'est anonyme, aussi ! IRL, quand vous parlez à quelqu'un, vous perdez une partie de votre anonymat, le quelqu'un pouvant vous reconnaître dans la rue le jour suivant ! Sur Internet, aucun danger, vous changez de pseudo et hop, c'est terminé ! Franchement, pour moi, il est dangereux de considérer que le Net est un espace social comme un autre. C'est un espace d'expression, de partage, de dialogue. Mais il faut garder à l'esprit que ça a un côté superficiel qui ne peut en aucun cas remplacer les interactions réelles ! Et vu le nombre de fois où j'ai croisé la phrase que j'ai écrite ci-dessus, j'ai l'impression que beaucoup de gens ont perdu de vue ce petit détail !

    Reste qu'Internet est un outil fantastique pour rencontrer des gens qui partagent le même vécu, ou qui ont les mêmes questionnements. J'ai beaucoup appris sur Asperger grâce aux groupes Facebook que je fréquente. Mais comme tout outil, il faut apprendre à s'en servir, et toujours l'utiliser avec précaution. Car sur Internet, on croise tout et son contraire.  Il faut savoir se tenir éloigné des sources douteuses. Apprendre à repérer les "trolls" et les intervenants qui n'ont aucune envie de dialoguer, qui ne sont là que pour asséner ce qu'ils pensent être la vérité, sans se soucier de l'avis d'autrui. Aller sur Internet sans un minimum de préparation mentale, c'est un peu comme craquer une allumette en étant recouvert d'essence (oui, bon, on a les comparaisons qu'on peut !)... Si on est un peu fragile à ce moment-là, on peut vite se laisser submerger et ne plus savoir faire la part des choses. Auquel cas le positif se transforme en négatif, et les ennuis commencent ! Pour ma part, je n'ai jamais eu ce souci, en partie parce que j'ai toujours été très détachée par rapport aux opinions d'autrui, mais aussi parce que j'ai surfé très tôt sur le Web (quasiment dès le début du Web en France, vers les années 94-95) et que j'ai vite repéré ces petits travers... Ceci dit, pour faire ma "mémère", il me semble qu'à l'époque les gens avaient une toute autre mentalité, plus saine et moins superficielle justement...

    Autre point positif : Internet, ça facilite tout, et c'est de plus en plus vrai ! Ceci dit, c'est là que mon point positif va vraiment tourner au négatif. Je suis la première à profiter de ce côté ultra pratique du Web. J'achète énormément en ligne. Je suis cliente chez Amazon depuis des années, je crois bien que je passe facilement trente commandes par mois sur le site et sur ses filiales anglaises et américaines. J'achète des livres, des DVDs, des jeux. Des vêtements sur des sites spécialisés. Des croquettes sur des animaleries en ligne. Des granules homéopathiques sur des pharmacies "on line". Tout mon équipement multimédia vient soit de Cdiscount, soit de Darty, soit de Boulanger. Breeeeef, je suis une cyber-consommatrice avérée.

    Internet, c'est facile. C'est pratique. Si on s'y connait un peu, on arrive toujours à choper un code de réduction avant d'appuyer sur le bouton "commander". C'est la livraison rapide, à domicile. Pour une sans-permis comme moi, forcément, c'est fantastique. Bon, ça c'est le discours officiel, un peu hypocrite.

    Car au final, Internet, c'est surtout un bon outil d'évitement.

    Tous les psys vous le diront : pour ne pas laisser une pathologie prendre le dessus, il faut absolument lutter contre l'évitement, cette façon discrète et non assumée de contourner le truc qui vous met en fuite.

    Hum hum.

    Je n'aime pas les situations sociales. Certains jours, même dire bonjour à quelqu'un tient de la torture mentale. Je suis du genre à programmer en avance la phrase que je vais dire en entrant dans la boulangerie pour acheter un pauvre pain au chocolat...  Donc Internet, pour moi, c'est la panacée. Pas besoin de saluer. Pas besoin d'être polie, gentille, souriante. Pas besoin de poireauter dans une file d'attente. Vous voyez où je veux en venir ?

    Internet, c'est l'évitement suprême.

    J'habite à 800 mètres de deux librairies, et j'achète la plupart de mes livres en ligne. Et pourtant, j'aime bien ça, aller à la librairie, flâner dans les rayons... Mon excuse principale ? "Je fais plein de sondages rémunérés, j'ai des chèques-cadeaux à dépenser régulièrement sur Amazon." Mouais mouais. Sauf que soyons honnêtes, je n'attends pas d'avoir des chèques-cadeaux pour acheter des livres. Ça se saurait ! Au final, la vraie raison, c'est que le soir, après le boulot, je n'ai plus le courage de sortir, sauf pour que mon chien se dégourdisse les papattes. Je suis vidée, crevée, lessivée, kaputt, appelez ça comme vous voulez. On me dira : alors où est le mal de se faire livrer ? Outre le fait que ça ne fait pas vivre des commerces de proximité et que c'est plutôt moche d'engraisser un géant mondial au détriment d'une librairie de quartier, je dirais aussi que ça contribue à la création des fameux cercles vicieux dont je parle souvent sur ce blog. Moins je sors, moins j'ai le courage de sortir. Ou moins j'ai ENVIE de sortir. Parce que bon, si on veut regarder la vérité en face, ce n'est quand même pas 800 petits mètres à pied de plus ou de moins qui vont me tuer, partant du constat que je fais entre 8 et 10 kilomètres de marche par jour, hein...

    Fut un temps où j'ai été tentée par le grand vilain diable de la livraison de courses à domicile. J'ai de la chance, j'habite une zone non desservie par les supermarchés. Ils proposent tous le drive, mais pas la livraison à domicile. De la chance, oui oui. Parce que je me connais, si ça venait à être proposé, je céderais là aussi à la facilité, sous le prétexte fallacieux que je ne conduis pas. En oubliant toutefois de préciser qu'il y a un magasin de quartier très bien achalandé à même pas cinq minutes à pied de chez moi ! Pour le moment, je rentre régulièrement chez mes parents le weekend, et je profite de l'ouverture d'un magasin le dimanche matin pour y faire le plein. Mais pendant un moment, j'avais lorgné sur les services d'un célèbre livreur à domicile ; seul mon côté radin m'avait convaincue de ne pas y faire appel...

    J'ai beau en être consciente, n'empêche que c'est difficile de résister à la facilité ! (et peut-être un peu à la fainéantise...)

    Tout cela mis bout à bout me pousse à dire qu'Internet n'apporte pas que du positif. Cela incite les gens déjà peu sociables à rester encore davantage chez eux, et ça les conforte dans leurs comportements solitaires.

    Personnellement, je me rends compte que j'ai énormément de lacunes sur le plan social, et que mon gros côté "geek accro au Web" n'a clairement rien arrangé...

    Paradoxalement, Internet m'a aidée à lier connaissance avec des gens que je n'aurais jamais pu rencontrer autrement. J'ai reçu chez moi une correspondante Américaine, je suis toujours en contact avec ma première correspondante que j'ai connue dans mes dernières années de lycée, je participe de temps en temps à des rencontres avec des personnes rencontrées via un forum de lecture, j'échange sur des groupes pour Aspergers...

    Actuellement, je m'interroge toujours sur la nécessité de développer ma vie amoureuse (ou de la créer, plutôt !) et je sais que si je me décide à le faire, Internet sera un outil indispensable parce que je suis foncièrement INCAPABLE de rencontrer des gens "normalement", en sortant, en allant dans des endroits propices aux rencontres, et parce que j'ai besoin qu'il y ait une certaine distance entre moi et "l'autre" pour me sentir à l'aise et pour échanger sereinement...

     

    Mon avis sur la question n'est donc pas entièrement tranché... D'un certain côté, je trouve inquiétante cette tendance qu'ont les gens de considérer Internet comme un lieu social "lambda". Et je suis consciente que la facilité qui consiste à agiter une souris à la façon d'une baguette magique pour obtenir toute une variété de services en ligne a un côté clairement dangereux, car on finit par tomber dans le piège de l'évitement systématique... De l'autre, je sais qu'Internet est un très bon outil de communication, pour peu qu'il soit utilisé intelligemment et avec parcimonie...

    Tout est une question de dosage, en somme...


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  • J'ai toujours eu un rapport compliqué avec le temps. Le temps qui passe, j'entends. C'est vraiment quelque chose qui m'angoisse depuis l'enfance. Petite, j'avais pour habitude de réciter une petite formule magique de ma composition, qui était supposée me faire recommencer la même journée le lendemain. Bon, j'avoue, je la récitais surtout pendant les vacances ou pour le weekend ! (et pourtant je ne connaissais pas encore le trop fameux "Groundhog Day" Ou "Jour de la Marmotte" !)

    Mon propre vieillissement ne m'inquiète pas outre mesure. Peut-être parce que dans ma tête je n'ai pas l'impression d'avoir vieilli. J'ai toujours les mêmes hobbies, les mêmes pensées, les mêmes attitudes que lorsque j'étais enfant. J'étais une petite fille "vieille dans sa tête", pas insouciante pour deux sous, très (trop visiblement) sérieuse et posée, et j'ai grandi en conservant exactement les mêmes schémas mentaux.

    Je me contrefiche des rides (que je n'ai pas), des cheveux blancs (que j'ai, et pas qu'un peu), de la fameuse horloge biologique cannibale dont j'ai déjà parlé, de tout ce qui semble inquiéter les femmes lambdas. Moi, ce qui m'inquiète quand je pense à l'avenir (à mon avenir) c'est surtout la perte éventuelle de mon confort. Pas spécialement niveau autonomie, dépendance, etc. Mais vraiment niveau confort de vie. J'y suis très, très attachée. Trop, probablement. Je ne supporte pas la frustration. Quand je veux quelque chose, je dois pouvoir l'obtenir, sinon c'est le pic d'angoisse et tout ce qui s'en suit. Alors du coup, j'ai peur qu'en vieillissant, je perde ce pouvoir absolu : celui de satisfaire toutes mes envies !

    Je m'inquiète aussi un peu pour mes capacités sociales, qui diminuent année après année, et dont je crains un jour la disparition pure et simple.

    Parlons déjà du travail. Pour dire la vérité, la psychologue comportementaliste qui m'a orientée vers Asperger avait lourdement insisté pour que je passe par le CRA (Centre Ressources Autisme) pour un vrai diagnostic. Pourquoi ? Parce que pour elle il parait '"hautement improbable" que j'arrive à mener une vie professionnelle "ordinaire" jusqu'à la fin (des haricots)... Elle pensait notamment que le passage à temps plein après 11 ans de temps partiel risquait de me poser problème. Elle disait qu'une validation du CRA me serait bénéfique dans le sens où ça me donnerait accès à un statut d'adulte handicapé et donc à des aménagements niveau travail... Je n'étais pas d'accord avec ça et je ne le suis toujours pas. Je suis consciente que je m'épuise plus que les autres au travail, mais je ne me considère pas comme "handicapée" ! J'ai survécu à l'école, au collège, au lycée, j'ai 12 ans d'ancienneté professionnelle, et je ne me vois pas me retrancher derrière mon Asperger pour avoir le droit à un statut spécial ! Lequel statut me ferait perdre, devinez quoi ? Une partie de mon confort de vie ! Parce que bon, là, j'ai une paie plus qu'honnête, je peux me permettre pas mal de folies (d'autant que ma vie d'ermite me fait économiser énormément d'argent : pas de sorties, pas de frais d'essence ou de réparation, pas de frais de transport tout court, pas de ciné, pas de concerts, deux trois restos par an maximum...)... Si je veux changer de télé, je peux me l'acheter sans crédit. Si je veux acheter vingt livres dans un mois, je peux. Bref, après onze ans de galère, franchement, je ne me vois pas perdre ce privilège ! (précision utile : le fait de passer du statut "agent contractuel" à celui de "adjoint administratif" m'a permis de doubler mon salaire... Quand même !)

    Que l'on soit clair : travailler a TOUJOURS été une corvée. Je l'ai toujours dit, sans me cacher. La seule motivation, c'est le salaire, mais j'imagine que je ne suis pas un cas isolé ! Je n'ai jamais eu de "métier de rêve". Gamine, je disais que je voulais être prof. Juste pour me mettre les profs dans la poche. Oh que c'est moche ! (mais ça marchait bien, hihi !) On m'a souvent dit que je m'ennuierais si je ne travaillais pas. Sérieusement ??? Je ne me suis JAMAIS ennuyée chez moi. Mais par contre, qu'est-ce que je peux parfois m'ennuyer au bureau ! Entre les conversations soporifiques, les collègues imbuvables, les tâches répétitives, les journées trop calmes... *soupir*

    Quant à la dimension sociale du travail... Euh... Au secours ? Je n'ai pas de besoins sociaux, et je vis ça comme un supplice quotidien. Même un pauvre "bonjour" prend des allures de torture quand je ne suis pas d'humeur à parler. Les collègues sont et resteront des collègues. Je n'ai jamais cherché à avoir de liens amicaux avec eux. Cela m'a parfois porté préjudice, mais je tiens fermement à garder cette barrière entre ma vie privée et ma vie professionnelle ! Les seules relations que je soigne sont celles avec ma hiérarchie. Pour être franche, je me force moins à parler avec mes chefs que je me force à discuter avec les autres collègues. Mais bon, pour dire les choses comme elles sont, au boulot c'est un peu la Cour des Miracles, les seules personnes "normales" sont mes chefs, justement ! A l'exception d'un ou deux collègues... Ceci est un autre sujet !

    Mon avenir professionnel, je n'y pense pas. Je ne veux pas entendre parler d'évolution de carrière, de concours internes, de tableaux d'avancement. C'est là mon plus gros paradoxe. Comment peut-on apprécier de vivre dans le confort matériel et se contenter de sa situation présente ? Eh bien... Disons juste que je n'ai AUCUNE ambition, et que ma vie actuelle me convient. Que ferais-je de plus d'argent ? J'ai un toit au dessus de la tête, ce toit m'appartient, ce qui est dessous me convient... Et puis un changement de situation professionnel signifierait un changement de...TOUT. Car dans la fonction publique, qui dit nouveau grade dit mutation, et qui dit mutation dit adieu veaux, vaches, cochons ! Quand on est aussi routinière que moi, qu'on a autant de restrictions (le côté "pas de permis" notamment !)...on ne peut pas envisager sereinement de tout plaquer pour tout recommencer ailleurs. Et zut pour l'évolution de carrière ! Cela ne veut pas dire que je compte vivoter toute ma vie au même endroit, mais il existe trois structures dans ma ville, qui me permettraient de demander ma mutation sans pour autant tout chambarder... Je le ferai. Ou pas. Tant qu'on me laissera sur mon poste à responsabilités, qui me permet d'avoir cette jolie paie bien agréable, je n'ai vraiment aucune raison d'envisager cette option. Le jour où on touchera à mon poste, par contre, je n'aurai plus rien à perdre et je partirai voir ailleurs si l'herbe est plus verte !

    Parlons aussi de la sphère privée, la plus importante à mes yeux. "Mais quelle vie privée", me demande-t-on ? Ce n'est pas faux. Peut-on parler de vie privée quand on est aussi isolé que moi ? Pour beaucoup, vie privée = vie de famille. Quoi qu'il en soit, mon avenir personnel est un gros point d'interrogation ! Je n'ai là encore aucun désir, aucun projet, aucune motivation. Attention, hein, dit comme ça, ça fait très "dépressive" alors que je suis tout le contraire !

    En ce moment, je me questionne sur la nécessité (ou pas) de tenter quelque chose sur le plan amoureux. Juste pour voir. Mais je sais qu'il y a de grandes chances pour que je finisse seule, à plus forte raison parce que je ne veux pas d'enfants. Ce côté "vieillesse solitaire" ne m'affole pas trop, sauf quand je le ramène à ces fameuses capacités sociales déclinantes. Pour résumer les choses clairement : en dehors du travail, mon seul lien social, c'est ma famille, mes parents en l’occurrence. Et basta. Et évidemment, ils ne sont pas éternels. Viendra un jour où ce lien social aura disparu, et alors qu'adviendra-t-il ?? En supposant que, bizarrement, je me mette à souffrir de la solitude, serais-je vraiment capable d'aller au-devant des autres ? La réponse, je la connais. Elle est négative. Comment puis-je en être sûre ? Parce que je suis consciente, totalement consciente, que mes capacités sociales déclinent, année après année. C'est encore plus visible depuis que je vis seule. Je suis devenue encore plus solitaire, encore moins bavarde, encore plus ermite !

    Je sais que je me suis "formatée" pour la solitude. Je sais aussi que je suis désormais incapable de me "reprogrammer", pour filer la métaphore jusqu'au bout.  J'ai perdu le peu d'habilités que j'avais lorsque j'étais plus jeune (et je peux vous assurer que ce n'était déjà pas grand-chose)...

    Mais là encore, c'est un autre cercle vicieux. Quand on cesse de cultiver quelque chose, le quelque chose finit par mourir de sa belle mort. MAIS pour cultiver ma vie sociale, encore faudrait-il que je sois capable d'en avoir une. Que j'en maîtrise les codes. Que j'aie des centres d'intérêts qui me poussent à sortir de ma grotte... Et là, ça se complique ! Et puis revenons-en au vieillissement, à la perte de confort qui m'angoisse tant ! Si je vis seule, cloîtrée, il y a de forte chances pour que la vieillesse soit pour moi une période difficile ! Je n'ai ni frères, ni sœurs, et je n'ai jamais eu l'ombre d'un contact avec le reste de ma famille. Encore une fois, je ne veux pas de progéniture... Qui se préoccupera de moi ? Qui me rendra service ? Qui se chargera de m'aider au quotidien ? Hum hum. Je sais, ces préoccupations peuvent attendre, mais j'y pense depuis...si pas l'enfance, au moins l'adolescence ! Je suis incapable de vivre dans le présent...

    En attendant, les semaines, les mois, les années passent... Tic tac, tic tac... Les mêmes réflexions reviennent par cycle, mais elles ne me conduisent finalement nulle part !

    Et le chronomètre continue sa course...


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  • Titre : Big Game

    Auteur : Dan Smith

    Genre : jeunesse / aventure

    Avis rapide : erf

    Résumé :  Comme tous les garçons de son village, et ce depuis des générations, Oskari est envoyé dans la forêt vivre le rite d’initiation qui fera de lui un homme à la veille de ses 13 ans. Sa mission : chasser un animal sauvage. Peu habile, Oskari est la risée des autres adolescents. Livré à lui-même en plein coeur de la forêt boréale, il s’apprête à rentrer bredouille, lorsqu’un avion explose sous ses yeux. Près du lieu de l’accident, il découvre une capsule de sauvetage où ne se trouve rien de moins que le président des Etats-Unis ! Oskari est alors investi d’une toute nouvelle mission : sauver l’homme le plus puissant au monde des terroristes qui le pourchassent. Une aventure hors du commun qui sera pour lui l’occasion de découvrir la véritable signification du mot "courage".

    Lorsque ce livre a été proposé en partenariat, j'ai tout de suite eu envie de le lire, parce que l'histoire paraissait changer de l'ordinaire et que j'avais envie de varier un peu mes lectures...

    Au final, je dois avouer que je n'ai pas apprécié cette expérience. Je précise qu'au départ, je n'avais pas réalisé que le livre était tiré d'un film. Vu la mention figurant sur la couverture, je pensais même que c'était l'inverse, que le livre avait donné lieu à un film. Je suis un boulet, je sais... C'était certainement noté, mais je suis passée à côté de l'information, et je pense que si je l'avais su, j'aurais peut-être davantage hésité avant de me proposer. Ou pas.  D'un autre côté, je n'ai pas vu le film, je n'en ai même jamais entendu parler, donc à l'arrivée ça ne change pas grand-chose !

    Le côté aventures m'attirait... On ne trouve pas beaucoup de romans de ce type et j'avais envie de tenter l'expérience. Au final, je ne dirais pas que je me suis ennuyée mais...si, quand même un peu. Surtout au début, disons dans le premier tiers. L'action peine à arriver et j'ai eu du mal avec le personnage d'Oskari. Puis tout s'accélère et là...effet inverse, j'ai trouvé qu'il y en avait trop. Je sais, je suis difficile... Trop de bagarres, trop de situations tirées par les cheveux, trop de retournements "faciles"... Et franchement, j'ai eu du mal à me sentir impliquée dans cette histoire, tant les situations étaient rocambolesques. Je ne sais pas, ça passe peut-être mieux à l'écran qu'en livre, ou alors je n'étais pas spécialement dans la cible visée... Je pense très honnêtement que ce roman plaira beaucoup plus à de jeunes adolescents (et j'insiste sur le masculin) qu'à une lectrice trentenaire...

    Le seul point qui m'a plu, c'est la relation "rigolote" (de mon point de vue) entre le Président et Oskari.

    Bref, pour moi le rendez-vous est manqué...

    Néanmoins je remercie vivement les Editions Michel Lafon pour ce partenariat !


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  • Après un petit hiatus involontaire, me voici de retour sur le blog...

     

    Non, je n'ai pas été enlevée par les petits hommes verts (enfin, gris, si on en croit Fox Mulder)...

    Non, je n'ai (hélas) pas gagné au Loto.

    Non, je n'ai pas été assommée par une météorite.

    Non, je ne suis pas partie en voyage improvisé à bord du TARDIS...

     

    En fait, cette absence est l'illustration parfaite de ma difficulté à rester concentrée sur un projet. Je me concentre pendant cinq, dix, vingt jours sur un truc, et puis brusquement mon intérêt retombe, comme un soufflé, et je vaque à d'autres occupations en attendant de trouver l'envie de mettre un nouveau soufflé au four !

    Mais j'ai quelques petites choses à relater ici, donc je risque de redevenir bavarde dans les semaines à venir...


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  • Série : Le Pays des Contes

    Tome 3 : L'éveil du Dragon

    Auteur : Chris Colfer

    Genre : jeunesse / fantastique

    Avis rapide : happy

    Résumé : Depuis que la brèche entre les univers a été refermée, les jumeaux Alex et Conner vivent séparés. Alex continue son apprentissage de la magie, et Conner est un collégien brillant. Lorsque ce dernier découvre qu’une menace séculaire pèse sur le Pays des contes, il se lance dans une quête périlleuse à travers l’Europe, prêt à tout pour prévenir ses amis et trouver le portail oublié qui lui permettra de les rejoindre. Mais le danger que craignait Conner s’avère pire que prévu : une armée piégée entre les deux mondes depuis près de deux cents ans est soudain libérée. Et avec elle, la seule chose capable de détruire le Pays des contes : le dernier œuf de dragon.

    J'avoue : j'étais très pressée de découvrir la suite des aventures de Conner et de sa sœur Alex ! C'était même certainement le livre que j'attendais le plus cette année ! Donc sitôt qu'il a été proposé en partenariat par l'éditeur, j'ai sauté sur l'occasion ! Et je n'ai pas été déçue ! Dès les premières pages, j'ai replongé dans l'atmosphère que j'apprécie tant ! La magie ne s'estompe jamais avec cette série-là ! L'auteur manie toujours la plume avec talent, et l'histoire nous surprend sans cesse !

    Dans ce tome-ci, le périple de Conner dans le monde réel m'a beaucoup amusée, de même que son association imprévue avec Bree et Emmerich, que j'espère bien retrouver dans le tome 4 (oui, oui, tout à fait, j'y pense déjà !!). J'ai également beaucoup aimé suivre le cheminement d'Alex, Bonne Fée en devenir. Mais surtout, j'ai adoré le moment où nos héros se retrouvent ! On se rend alors compte de tout le chemin qu'ils ont parcouru, chacun de leur côté, et des progrès qu'ils ont accompli. Cocorico, notre pays est tout particulièrement mis à l'honneur (si l'on peut dire !) dans cette intrigue captivante jusqu'à la dernière ligne !

    Niveau personnages secondaires, je suis toujours aussi fan de Rouge, de Trobella et...bon, d'accord, de tous les autres, car c'est là le charme de la série, tous les personnages sont sympathiques. Même les méchants ont un certain charme !

    La révélation finale donne forcément envie de guetter la parution du tome 4 : où cela va-t-il donc mener nos héros ? Mystère ! Surtout que la fin comporte un événement plutôt tristounet !

    UN GRAND MERCI AUX EDITIONS MICHEL LAFON POUR CE PARTENARIAT TOUT SIMPLEMENT...MERVEILLEUX !


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  • Série : Oniria

    Tome 1  : Le Royaume des Rêves

    Auteur : B.F. Parry

    Genre : jeunesse / fantastique

    Avis rapide : ^^

    Résumé : Eliott, 12 ans, est un garçon en apparence comme tous les autres. Jusqu au jour où il découvre un sablier magique qui lui permet de voyager dans un monde aussi merveilleux que dangereux : Oniria, le monde des rêves. Un monde où prennent vie les milliards de personnages, d univers, et toutes les choses les plus folles et les plus effrayantes rêvées chaque nuit par les êtres humains. Collégien ordinaire le jour, Eliott devient la nuit, parmi les rêves et les cauchemars qui peuplent Oniria, un puissant Créateur, qui peut faire apparaître tout ce qu il souhaite par le simple et immense pouvoir de son imagination. En explorant Oniria pour sauver son père, plongé depuis plusieurs mois dans un mystérieux sommeil, Eliott est finalement confronté à son extraordinaire destin. Car Eliott est l « Envoyé » : il doit sauver le Royaume des rêves, menacé par la sanglante révolution des cauchemars.

    J'ai eu envie de poster un petit avis sur ce livre, car je viens tout juste de commander le tome suivant ! L'ayant lu en décembre dernier, je vais avoir du mal à être très précise dans mes commentaires, mais je peux d'ors et déjà dire que j'avais adoré cette histoire, vraiment magique et totalement captivante d'un bout à l'autre ! Je me souviens l'avoir lue en une journée.

    Le gros point fort du livre, c'est son univers original et merveilleux ! Mais ce sont aussi ses personnages, et notamment Eliott, le petit héro de l'histoire, et sa grand-mère, Mamilou. Le style de l'auteur contribue aussi grandement à la réussite de ce roman : on est vite transporté à Oniria, et on perd très rapidement la notion du temps une fois la première page tournée !

    En dépit de ce qu'on pourrait croire en voyant l'illustration (la couverture est une merveille, avec un joli effet 3D !) et en lisant le résumé, cette histoire peut séduire aussi bien les adultes que les enfants, pourvu que les deux sachent lâcher prise sur le réel pour laisser libre court à leur imagination !


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  • Série : Le Secret de l'Inventeur

    Tome 1  : Rébellion

    Auteur : Andrea Cremer

    Genre : steampunk/ jeunesse

    Avis rapide :  arf

    Résumé : Imaginez un monde où l'Empire britannique aurait écrasé la rébellion qui a donné naissance aux États-Unis d'Amérique... Dans ce XIXe siècle alternatif, Charlotte, seize ans, vit loin de ses parents, descendants des révolutionnaires américains, qui continuent la lutte contre les sous-marins et les machines volantes de Britannia. Entourée d'autres fils et filles de la rébellion, elle habite dans un réseau de grottes souterraines non loin de la ville flottante de New York, où les artisans de la Ruche et les ouvriers de la Grande Fonderie côtoient l'aristocratie des vainqueurs. Un matin, elle croise dans la forêt un garçon amnésique, poursuivi par les machines de l'Empire, et lui sauve la vie. Mais quand elle le ramène dans les Catacombes, où elle attend comme tout le petit groupe d'amis qui l'entoure de rejoindre la lutte quand elle atteindra sa majorité, l'équilibre de son existence est bouleversé : parmi ses compagnons, tous ne sont pas ce qu'ils prétendent être, et l'existence de ce mystérieux garçon fait peser sur la rébellion une terrible menace... Des décharges de métal de l'Empire, infestées de rats d'acier, aux salons opulents de la noblesse, en passant par les méandres labyrinthiques de la Guilde des inventeurs, Charlotte est contrainte de quitter son refuge pour partir explorer le vaste monde !


    Pour une raison obscure (ou une obscure raison...) j'ai longuement hésité avant d'ajouter ce livre à ma PAL. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me freinait, alors même que le style (le steampunk !!) et le résumé m'attiraient. J'ai fini par vaincre ces mystérieuses réticences pour l'acheter. Et je n'ai pas tardé à le lire. Je précise ici que je ne connaissais l'auteur que de nom, n'ayant jamais lu son autre saga Nightshade. C'était donc une découverte complète.

    Finalement ? Mon avis est très mitigé. Autant j'ai bien aimé le contexte, l'univers, le cadre... Autant j'ai eu du mal avec quasiment tout le reste. Les personnages, tout d'abord. Et surtout l'héroïne, Charlotte. Autant dans la première partie, je la trouvais sympathique, autant elle m'a insupportée dès l'instant où elle a quitté les Catacombes. Je l'avoue, ce qui m'a le plus agacée, ce sont ses tergiversations amoureuses, qui petit à petit prennent le pas sur l'intrigue. Parfois, on a juste envie de la secouer comme un prunier pour lui rappeler ses obligations ! Et l'irruption d'un gros triangle amoureux au milieu de tout ça ne m'a pas spécialement aidée à apprécier l'ensemble. D'autant que les deux prétendants ne sont pas spécialement crédibles à mes yeux : trop beaux, trop parfaits, trop, trop, trop ! En fait, dans l'ensemble, les deux personnages que j'ai plutôt appréciés (sans pour autant les adorer) sont Meg et Ashley.

    Quant au côté steampunk, au final je l'ai trouvé trop timide, trop "facile" aussi... Je ne sais pas si c'est le fait de lire en parallèle la série Newbury & Hobbes, qui propose un univers steampunk vraiment plus riche, ou si c'est parce que l'auteur a été trop timide dans sa démarche. De plus, j'ai été plutôt désappointée d'avoir dénoué le fil de l'intrigue dès la lecture des premiers chapitres. Eh oui, pour moi point de gros mystère sur l'origine de Grave, l'étrange garçon amnésique... C'était trop facile, la faute à la couverture et aux gros indices que l'auteur sème dès le début. Est-ce surtout une maladresse de l'éditeur français ? J'ai croisé des couvertures anglophones plus mystérieuses, mais j'ai aussi vu une couverture reprenant à peu près la même image, donc je ne saurais me prononcer sur le sujet ! Mais j'ai trouvé ça un peu dommage, ça enlève une grosse partie du suspense... Et du coup l'histoire perd de son intérêt !

    En résumé, ce premier tome ne m'a absolument pas transcendée et je ne compte pas lire les prochaines aventures de Charlotte et de ses amis.


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  • J'ai eu envie d'écrire cet article suite à un échange que j'ai eu hier sur un forum (le dit forum n'étant absolument pas lié à Asperger)... J'y parlais de mon questionnement sur ma vie (ou plutôt ma non-vie) amoureuse... Je m'interroge sur le sujet depuis l'an dernier, davantage par curiosité que pour autre chose. Bon, j'avoue, je suis également consciente que je deviens de plus en plus solitaire, et qu'une petite remise en question pourrait être positive. D'un autre côté, mes motivations me semblent un peu bancales, pas très franches, et ma nature solitaire (qui a dit "asociale" ??) me parait quelque peu incompatible avec tout ça. Parce que bon, pour rencontrer quelqu'un, et pour entretenir une relation avec une personne, il faut quand même avoir un minimum de vie sociale !!

    Je ne parle absolument pas de l'aspect rencontre. Avec Internet, il y a largement moyen de tricher là-dessus. Il existe des tas de sites de rencontres, et si je ne suis pas du tout fan des sites généralistes qui ont pignon sur rue, j'ai pu tester deux ou trois sites confidentiels (pour geeks ou asexuels...) qui m'ont paru tout à fait fiables, et surtout totalement "vrais" (pas de faux profils et un accès gratuit)... J'ai un profil tellement particulier (et des attentes tellement particulières aussi, avouons !) que je ne compte pas du tout sur la rencontre "fortuite". Et d'ailleurs on en revient toujours au même : pour rencontrer quelqu'un, encore faut-il sortir ! Certes, j'ai été draguée une ou deux fois au boulot, mais franchement, pour l'avoir observée de l'extérieur, la relation amoureuse au travail, c'est un peu épineux, surtout quand ça se termine mal ! Et puis je bosse dans une ambiance assez stressante, et je n'ai AUCUNE envie de fréquenter quelqu'un qui vivrait le même stress : j'aurais du mal à décompresser. J'estime que j'ai deux vies : une vie personnelle et une vie professionnelle. Je n'ai aucune envie de mélanger les deux. C'est d'ailleurs aussi en partie pour ça que je n'ai jamais noué aucun lien avec mes collègues, et que je n'en ai jamais invité un seul chez moi !

    J'ai déjà eu des contacts sur les sites dont je parlais. Des contacts qui se sont inscrits sur la durée, avec des échanges quasi quotidiens. Le dernier a duré neuf mois, on avait même échangé les numéros de portable (même si je n'ai jamais tenu à ce qu'on se téléphone, j'ai du mal avec le téléphone, et au final on a échangé cinq ou six SMS !)... Mais je bloquais sur l'aspect rencontre réelle, parce que l'homme avec qui j'échangeais était trop enthousiaste. Oui, je sais, c'est bizarre, j'imagine qu'il y a un bon nombre de donzelles qui sautilleraient d'allégresse... Moi non. Parce que ma motivation à moi était à peu près aussi plate que l'électrocardiogramme d'une huître cuite. L'heureux élu (hum) habitait quand même à 500 km de chez moi. Ce qui fait une trotte. Il m'avait proposé de se déplacer, il comprenait que je sois réticente à l'idée de prendre les transports en commun, et comme j'étais un peu de mauvais foi, j'avais aussi utilisé l'argument suprême du "j'ai un chien, je ne peux pas le laisser tout seul"... Il était visiblement plein de bonne volonté, et m'avait dit que ça ne le dérangeait pas, qu'il aimait conduire, et comme il avait une partie de sa famille à proximité donc il profiterait de l'occasion pour venir les voir. Le hic ? Il a eu le malheur d'insister lourdement sur sa motivation. "Je suis quand même sacrément motivé pour faire 500 km pour venir boire un café !" m'a-t-il écrit. Et là...j'ai tiqué. Ou alors j'ai eu un bug. J'avais pourtant été très modérée dans mes propos, très honnête sur ma situation et mes motivations ultra floues, et je pensais clairement qu'il était un peu sur le même plan. Surtout qu'il se disait lui aussi solitaire, moins que moi, mais quand même. Donc j'ai reporté la rencontre, en lui disant clairement que je le sentais trop enthousiaste et que je ne voulais pas lui faire faire autant de route pour rien ! Il y a eu un petit silence radio, puis il m'a répondu qu'il comprenait et qu'il patienterait, qu'il n'était de toute façon "pas pressé". Je lui ai proposé malgré tout d'arrêter l'échange, parce que j'avais parfaitement conscience du fait que je le faisais quand même un peu trop mariner, et il a refusé, répétant qu'il n'était pas pressé. Pendant quelques semaines les choses sont restées très calmes, je n'avais pas trop de nouvelles. J'en ai pris une fois, puis j'ai décidé de laisser courir, et au final...il m'a juste virée de ses contacts FaceBook. Pouf, comme ça ! Bon, je n'en ai pas été attristée, parce qu'encore une fois je n'avais aucune attente, mais j'ai été scotchée par le peu de franchise de la méthode. Je veux dire par là qu'ayant mon numéro de portable et mon mail, il aurait pu se contenter d'un petit mot pour m'informer de sa décision ! J'ai trouvé ça très malpoli et ça m'a confortée dans le fait que j'avais eu raison de tiquer. (oui, j'admets, c'est facile comme réaction !)

    Le contact précédent avait duré moins longtemps, parce que j'avais mis un terme au dialogue (en prévenant par mail, moi !) au bout de trois ou quatre mois d'échange. L'homme concerné vivait dans ma région et se disait "casanier", sauf qu'il ne tenait pas en place. Il passait son temps chez ses amis, avec ses collègues, faisait des compétitions sportives tous les weekends, bref, il était autant casanier que moi je suis la Reine d'Angleterre !

    Bref. Quand on analyse ces deux expériences, on se rend compte que ce qui coince toujours, chez moi, c'est bien cette dimension sociale inhérente à une rencontre ! Je cible toujours des solitaires, puis je réalise que leur vision de la solitude est très éloignée de mon vécu. Vous me direz, un vrai solitaire peut-il avoir envie d'une vie de couple ? C'est bien là la question que je me pose. Personnellement j'ai longtemps dit que ça ne m'intéressait pas d'avoir une vie amoureuse. Maintenant, je suis plus pondérée, surtout depuis que j'ai nommé ma différence. Peut-on dire qu'on n'est pas intéressé par quelque chose qu'on ne connait pas ? C'est un peu comme dire "je n'aime pas les épinards" alors qu'on n'a jamais essayé. (Comment ça, elle est vaseuse, ma comparaison ?) Certes, je ne suis pas DU TOUT romantique. Je ne ressens pas ce besoin d'aimer et d'être aimée. Mais je me dis qu'il y a le côté "partage" qui peut être sympathique, à condition de trouver quelqu'un qui soit sur la même longueur d'onde, qui aime par exemple la lecture, les jeux vidéos, les randonnées, les animaux, etc. Quelqu'un qui ne veuille pas fonder une famille, qui accepte l'idée que j'ai besoin de grosses plages de solitude, qui puisse admettre qu'à certains moments j'ai un besoin total de calme et de silence. Oui bon, je sais, ça ressemble un peu à un remake de "Mission Impossible", surtout quand on ajoute mes critères (Je n'aime pas les chauves, je ne veux pas d'une trop grande différence d'âge, je n'aime pas les hommes trop grands qui me font sentir toute petite, je suis allergique à ceux qui font trop de fautes, je n'aime pas du tout les ultra sportifs maniaques du muscle, etc.) !!!

    Reste que je coince toujours sur l'aspect social. Notamment sur le fait qu'une relation, ça s'entretient. Et que moi, je me lasse vite. Je n'aime pas sortir, je l'ai déjà dit. Mais au début d'une relation (et même ensuite) on se doit de partager des moments ensemble, des activités, des sorties, des weekends...rien que pour voir si on se "supporte", j'imagine. Remarquez que je parle de la chose comme je vous parlerais de la vie sur Mars, je ne sais fichtrement pas comment ça fonctionne, mais bon, pour l'avoir observé chez les autres, j'en ai déduit que c'était comme ça que ça fonctionnait...

    J'ai une zone de confort (chez moi !). Je déteste les transports en commun. Je ne conduis pas. Or, j'ai très peu de chance de rencontrer quelqu'un qui habite la même ville que moi. Et j'avoue que comme je suis compliquée, le fait de trouver quelqu'un dans ma zone géographique me freinerait car je me sentirais "menacée" dans ma solitude. Le côté relation à distance me tenterait, sauf quand ce serait à moi de vaincre la fameuse distance pour aller retrouver l'autre. Sauf qu'on ne peut décemment pas attendre de l'autre que ce soit toujours lui qui fasse le déplacement.

    Hier, sur le forum dont je parlais en début de post, on m'a conseillée de commencer par me "forcer" à me socialiser. On m'a dit qu'avec un peu de chance, je découvrirai que j'aime ça. Je suis perplexe devant ce genre de conseils, qu'on m'a souvent répété. Je me connais. Je me connais même très bien. Je SAIS ce que j'aime et ce que je n'aime pas. Il n'y a AUCUNE chance que j'apprécie une activité sociale. Tous mes hobbies sont solitaires, pensez-vous que ce soit un hasard ? Soit-disant que c'est plus chouette de les partager. De temps en temps, pourquoi pas. Mais régulièrement ? Non. On m'a aiguillée vers le fameux site OVS (On Va Sortir). J'y suis inscrite depuis cinq ou six ans. Je n'ai jamais participé à une seule sortie. Parce que rien ne me tente. Aller boire un verre avec des inconnus le soir après le boulot ? Non merci. Faire une randonnée en groupe ? Pas mon délire, j'aime marcher à mon rythme, et avec mon toutou (qui est aussi peu sociable que moi et qui grognerait sur tout le monde !)... On me dit que j'y mets de la mauvaise volonté, que je ne peux pas être aussi hermétique aux autres que je le prétends. C'est facile à dire, mais je suis quand même bien placée pour savoir comment je fonctionne !

    Au-delà de la problématique amoureuse, donc, il y a le "handicap" de base, mon absence totale de vie sociale. Je ne suis JAMAIS sortie de chez moi le soir, pas même quand j'étais ado. J'ai toujours dormi chez moi, au pire sur mon lieu de vacances, mais vu que c'est moi (ou ma famille) qui loue le lieu en question, dans mon petit esprit tortueux ça reste "chez moi"... Récemment ma mère m'a dit qu'au lieu de prétendre que je n'aime pas ça, je devrais essayer de partir ne serait-ce qu'un weekend. Ce à quoi j'ai répondu : "mais pour quoi faire ?" A quoi bon gaspiller des sous et de l'énergie si je n'ai pas ENVIE de bouger de chez moi ? Évidemment, c'est sûrement un autre cercle vicieux : pour avoir envie, il faudrait peut-être que je sois stimulée, et peut-être bien que cette "stimulation" viendrait si j'étais (bien) accompagnée. Je ne dis pas que je n'ai jamais envie de voir une expo, ou de visiter un endroit. Mais toute seule, ça coince. Pas par timidité ou par peur. Juste parce qu'une femme seule qui se pose au restaurant ou à la terrasse d'un café se fera forcément aborder à un moment ou à un autre, et que bizarrement les dragueurs ne correspondent jamais au "portrait-robot" que j'ai dressé de mon éventuel prétendant ! Et puis je sais comment je réagis à une situation sociale imprévue : je me coince, je deviens désagréable et cassante, ou alors j'adopte le regard "qui fusille" et qui suffit généralement à mettre en fuite ! (J'ai testé avec un voisin ! bon, aucun regret, il a dû me prendre pour une couguar, il a facilement 15 ans de moins que moi !) Moi, j'ai besoin de préparation, je ne peux pas discuter avec quelqu'un dont je ne sais rien, et l'échange social me vampirise tellement que j'ai besoin de m'y préparer, notamment en dormant et en me mettant en condition mentale. Avouez que ça enlève toute spontanéité à la chose !

    En résumé, comme dirait mon ami FaceBook, "it's complicated" ! Je ne crois pas du tout au coup de foudre, et je n'éprouve aucune attraction pour les hommes qui croisent ma route. Je ne rêve pas du grand brun aux yeux verts. Je ne bave devant aucun acteur célèbre, je n'ai jamais été une fan énamourée d'un chanteur "ultra sexy" ou que sais-je. Je précise ici que je ne suis pas davantage attirée par la gente féminine. On m'a déjà posé la question, donc je préfère le dire. Comme m'a dit ma mère (d'un air désespéré, alors même qu'elle est quand même un peu homophobe, même si elle ne le reconnaîtra jamais) : "Si encore tu étais attirée par les femmes... Mais non, même pas, je crois que tu les aimes encore moins que les hommes !" Et c'est vrai, les femmes m'agacent vite, je m'entends nettement mieux avec les hommes qui me semblent moins compliqués et plus francs. Ce qui ne solutionne rien.

    Actuellement, je m'interroge sur la suite. Vais-je me réinscrire sur les sites de rencontre "confidentiels"dont je parlais plus haut ? Vais-je juste "laisser courir" tout en sachant que plus le temps passera et plus j'aurai de mal à aller vers les autres ? Je ne sais pas. En fait, ça m'intrigue plus que ça ne me préoccupe. Je m'observe comme un gamin qui regarderait évoluer une petite fourmi sous un microscope. Je peine moi-même à comprendre ce désintérêt pour le sujet. Je pense que le fait d'avoir tant tarder à mettre un nom sur ma différence y est pour quelque chose, dans le sens où je me suis longtemps dit que j'étais trop "à part" pour intéresser quelqu'un (et dans le sens surtout où je me suis longtemps sentie comme une extraterrestre tombée de sa soucoupe ! Je n'ai jamais pensé qu'il y avait d'autres extraterrestres avec le même ressenti que moi !)... Tout ça, additionné à ma nature solitaire, m'a conditionnée et m'a poussée à me retrancher dans ma bulle. Je me suis programmée pour vivre seule. Et franchement, la grosse question, c'est : ai-je envie de me déprogrammer ?!

    Mystère et boule de gomme !


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  • Voici un petit tag trouvé sur le site Imaginelf. J'ai trouvé qu'il était très complet et sympa à remplir, donc je l'ai repris à mon compte ! :)

     

    1. Plutôt corne ou marque-page ?

    Marque-page. Aucune hésitation là-dessus. Je n'ai JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS corné une page. Pas même quand j'étais petite. C'était inconcevable pour moi, et ça l'est encore !

     

    2. As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?

    Quelques fois, mais pas souvent. A la décharge de mes proches, j'en ai tellement que ça serait difficile de savoir quoi m'offrir. Et quand je fais des listes d'idées cadeaux, j'avoue que je case plus souvent des jeux ou des DVDs que des livres, pour la simple raison que j'aime acheter moi-même mes bouquins.

     

    3. Lis-tu dans ton bain ?

    Non. Je suis trop maladroite pour ça !

     

    4. As-tu déjà pensé à écrire un livre ?

    Oui, et j'ai déjà écrit énormément de choses. Mais j'ai du mal avec les romans, je n'en ai écrit qu'un, j'ai plus de facilité avec l'écriture de petits textes découpés façon séries télévisées. Entre trente et quarante pages par épisode en moyenne. A une époque je m'étais renseignée pour proposer mes histoires à des chaînes de télévision, mais il s'avère que mon style est trop "américain" pour la télé française. Je ne suis pas née dans le bon pays !

     

    5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?

    C'est ce que je préfère, en général ! Mais certaines histoires s'y prêtent mieux que d'autres. Et parfois je reproche à l'auteur de ne pas avoir su s'arrêter à temps.

     

    6. As-tu un livre culte ?

    Le Dernier Rivage, de Nevil Shute. Difficilement trouvable sur Internet (il n'existe plus qu'en occasion...) et pourtant absolument magnifique et poignant. A lire quand on a le moral, c'est clairement déprimant. J'ai appris récemment que c'était aussi le livre favori de mon père, hihi. 

     

    7. Aimes-tu relire ?

    Pas vraiment. Sauf quelques cas... Là par exemple je pense relire tous les Harry Potter pour voir ce que j'en pense maintenant que je suis adulte (enfin il semblerait !!). Le souci c'est que j'ai une trop bonne mémoire, je me souviens quasiment de tout, donc au revoir l'effet de surprise et de (re)découverte.

     

    9. Aimes-tu parler de tes lectures ?

    Oui, mais à l'écrit surtout. 

     

    10. Comment choisis-tu tes livres ?

    Hum. Au feeling, je dirais. Parce que le résumé m'inspire. Que j'aime l'auteur. Généralement je me méfie des livres trop encensés par les critiques, donc le côté publicité n'a pas grand-chose à voir avec mon choix. Il y a des mots-clefs qui vont faire qu'un livre finira inévitablement dans ma PAL. Magie, sorcellerie, dragons, fées, fin du monde, invasion extraterrestre, apocalypse, et j'en passe.

     

    11. Une lecture inavouable ?

    Non. J'ai lu une fois un livre avec des passages franchement "osés" (que je n'avais pas choisi pour ça, en fait je ne m'y attendais pas vraiment !) et je n'ai pas aimé, ce n'est définitivement pas ce qui m'attire dans la lecture. Mais je n'ai pas honte de l'avoir lu. Je n'aime juste pas ça, c'est tout.

     

    12. Des endroits préférés pour lire ?

    Hum. Dans mon lit. Ou dans mon canapé. Au calme. Quand j'étais gamine, je pouvais lire n'importe quand, n'importe où, même au milieu d'une foule bruyante. Plus maintenant, hélas. Parfois je tolère un fond de musique classique. Mais souvent je préfère le silence.

     

    13. Un livre idéal pour toi serait…

    ...un livre magique dont l'histoire changerait à chaque relecture ! ;)

     

    14. Lire par-dessus l’épaule ?

    Je n'aime pas qu'on me le fasse, donc je ne le fais pas non plus.

     

    15. Télé, jeux-vidéos ou livre ?

    Tout ça à la fois, et c'est d'ailleurs mon drame. Quand on est addict aux livres, aux jeux vidéos et aux séries télé, les journées sont toujours trop courtes, et c'est difficile de partager son temps libre entre tout ça !

     

    16. Lire et manger ?

    Non. mais lire et boire l'apéro, oui. ^^ Je peux tricher et grignoter quelques tuiles style Pringles en lisant...

     

    17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?

    En silence, la plupart du temps, et si musique il y a, c'est musique classique uniquement. Les paroles me perturbent et m'empêchent de plonger dans ma lecture.

     

    18. Que deviendrais-tu sans livres ?

    Je serais un peu perdue !! Cela me priverait de mes moments d'évasion hors de la réalité et forcément, ça me rendrait triste !

     

    19. Tu achètes un livre sur le net et tu le reçois un peu abîmé. Que fais-tu ?

    S'il est trop abîmé, je demande un échange. Surtout si c'est un beau livre grand format. Je suis maniaque avec mes livres !

     

    20. Quel est l’élément qui t’a donné le goût de la lecture ?

    Je pense que ça vient de ma mère (qui bizarrement ne lit plus depuis des années !) qui faisait la lecture aux petits à la bibliothèque, et qui m'emmenait avec elle. C'est elle qui m'a appris à lire, d'ailleurs je savais lire avant d'entrer en maternelle.

     

    21. Que penses-tu de toutes ces adaptations cinématographiques ?

    Généralement je suis plutôt bon public, sauf quelques cas où je deviens très critique... Genre "Coeur d'Encre" : j'ai adoré les livres, j'ai détesté le film. Trop différent ! Dans un autre genre, j'ai du mal avec l'adaptation télévisée de Dôme.

     

    22. Si tu ne devais retenir qu’un seul personnage rencontré dans tes lectures, ce serait lequel ?

    Hercule Poirot.

     

    23. Quels sont les 5 livres de ta PAL qui te font le plus envie ?

    Ma PAL est trop immense pour que je réponde à cette question, et puis mes goûts sont cycliques !! 

     

    24. Si tu ne pouvais plus lire qu’un seul type de livre, lequel ce serait ?

    Impossible de répondre ! J'aime varier le style de mes lectures, même si je suis souvent dans des "phases" où je vais lire deux trois livres du même style. En ce moment c'est la dystopie. 

     

    25. Comment classes-tu tes livres dans ta bibliothèque ?

    Je suis un vilain sujet, je revends souvent mes livres... Parce que c'est plus confortable financièrement, et que comme je ne relis quasiment jamais, je ne vois pas l'intérêt que j'aurais à les garder. Ceci dit j'ai une bibliothèque remplie de livres que je ne revendrai jamais vu qu'ils font partie d'une collection : ce sont mes livres tirés de ma série fétiche, Doctor Who. Impossible d'envisager de les vendre !

     

    26. Es-tu livre papier ou ebook ?

    Papier, définitivement, même si c'est bizarre pour la geek que je suis ! J'ai tenté la liseuse, je n'ai pas aimé du tout. J'ai quelques livres numériques sur mon iPad mais c'est vraiment la "roue de secours" !

     

    27. Que fais-tu de tes livres une fois lus ?

    La plupart du temps, je les revends.

     

    28. Connais-tu la règle de la page 99 ? Et si oui, est ce que tu l’appliques parfois à tes lectures ?

    Je connais mais je n'applique pas. Même si parfois j'avoue être curieuse et jeter un coup d'oeil rapide à la fin ! Oups !

     

    29. Quel est, parmi toutes tes lectures, ton « méchant » préféré ?

    Moriarty. Je sais, ce n'est pas original. ^^

     

    30. Que penses-tu des challenges littéraires ?

    J’aime bien l'idée mais je suis incapable de m'y tenir, donc je m'abstiens la plupart du temps !

     

    31. Quel est le livre que tu as le plus détesté ?

    Cellulaire, de Stephen King. Ma seule vraie grosse déception de l'auteur !

     

    32. Quel livre t’a donné le plus envie de voyager, et dans quel pays?

    Les Chroniques de San Francisco, d'Armistead Maupin. Mais j'étais déjà très attirée par San Francisco avant !

     

    33. Quelle importance donnes-tu à la couverture d’un livre ?

    J'y suis certainement bien trop attachée. Je suis souvent attirée par une jolie couverture. Bon, si le résumé ne me tente pas, le plus souvent je résiste. Mais parfois... Parfois, je me fais avoir !


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  • Comme je l'ai déjà dit et redit (si je radote, signalez-le !) : chaque Asperger est unique. Il y a différentes façons de vivre son Asperger, selon son passé, son caractère, son éducation, son milieu familial, etc.

    Mais pour chaque Asperger, se pose la question de l'autonomie.

    Même pour moi, si si.

    Quand je suis de mauvaise foi, j'affirme haut et fort que je suis "super autonome" et que je ne suis pas concernée par la problématique.

    Quand je veux être un poil honnête avec moi-même, je reconnais que niveau autonomie, j'ai des lacunes.

    En gros, je suis autonome. Comme une gamine de 16 ans. Le hic ? J'en ai 33. Oups.

    Je vis seule, aucun souci là-dessus. Depuis 2010. Bon, j'ai mis le temps, mais pour le coup c'était lié à une situation professionnelle bancale et à un salaire minable. Allez trouver un logement quand vous gagnez péniblement 839 euros. Surtout que comme je suis perfectionniste et un peu tordue, je voulais acheter, pas louer. Je ne me serais pas sentie chez moi dans une location. Bref, j'ai quitté le nid familial à 29 ans. Je travaillais depuis mes 22 ans et j'avais profité de l'occasion pour mettre de l'argent de côté. J'adore vivre seule. On m'avait prédit des tas de choses atroces. Que je déprimerais. Que je ne supporterais pas. Et ça m'a fait bizarre...une soirée, à tout casser. Après, ça a été la joie et l'allégresse.

    Financièrement, je suis devenue très vite autonome. Comme je l'ai dit, l'argent est un intérêt restreint chez moi. C'est le gros avantage. J'ai sidéré le banquier quand j'ai ouvert mon premier compte en banque à 19 ans, et quand j'ai interrompu son blabla commercial sur une super-carte-bleue-de-la-mort-qui-tue pour lui demander très froidement : "oui, bon, c'est bien gentil, mais ça coûte combien, au juste ?" Le pauvre, je crois bien que c'était la première fois qu'on lui faisait le coup. Je gère mes comptes à la perfection, je n'ai jamais été à découvert de toute ma vie (d'ailleurs j'ai refusé le découvert autorisé sur tous mes comptes...)... aucun souci à ce niveau. A noter que c'est souvent cet aspect-là qui pose problème chez les Aspies. Pas chez moi.

    Administrativement, je suis hyper performante aussi. D'un autre côté, j'ai commencé à bosser comme secrétaire (sans qualifications non plus, j'ai juste une première année de DEUG "AES" et...c'est tout...)... Je manie bien la plume et le style administratif. Je suis du genre à me débarrasser des corvées de paperasse dès que possible. Je remplis ma déclaration d'impôts dès sa réception. Qu'on se le dise, j'ai horreur de ce côté administratif. Mais je le gère sans problème. J'ai géré l'achat de mon appartement sans broncher et en ce moment je réfléchis à la possibilité de le revendre pour acheter une maison. Cela ne me stresse pas du tout, au contraire, c'est plutôt amusant.

    Pour le reste... eh bien, on arrive à ce qui coince !

    D'une, je ne conduis pas. Je n'aime pas davantage les transports en commun. Je les ai pris pendant des années, mais depuis que je vis en ville, je sature, je ne peux plus les encadrer. Du coup je dépends exclusivement de mon père pour me déplacer hors de la ville. A 33 ans. Je sais, c'est moche !! Pour les déplacements urbains, je marche. Beaucoup. Trois heures par jour en moyenne. Ce qui m'évite d'avoir à faire du sport le soir. Hihi.

    Je rentre souvent chez mes parents. Quasiment tous les weekends. Davantage parce que j'aime avoir de l'espace (et que leur maison de 200 m² est plus agréable à ce niveau que mon appart...qui en fait quand même 70...) que pour avoir de la compagnie. Et puis parce que pendant 2 jours je n'ai pas à me soucier de grand-chose. Je sais bien que ça fait ado retardée... Généralement je passe mon temps retranchée dans mes quartiers, je ne sors jamais avec eux (j'ai arrêté de les accompagner vers 8/9 ans) et je vaque à mes occupations sans m'occuper d'eux... Mais je ne suis pas chez moi. A noter quand même que je suis parfaitement capable de vivre toute seule pendant un mois complet, mais dans ce cas-là, oups, j'oublie que j'ai une famille, et si on ne prend pas de mes nouvelles, je n'en prends pas non plus...

    J'ai du mal à gérer le côté repas. J'aime cuisiner, mais pas pour moi toute seule. Mais je m'interdis de recourir aux plats cuisinés (sauf le vendredi parce que j'ai moins de temps pour manger) donc j'essaie de faire des efforts. Mais franchement j'ai du mal. Le soir c'est souvent salade verte + jambon sec + chèvre. Ou soupe. Ou omelette. Vous me direz, au moins c'est peu calorique !

    Acheter des vêtements est une corvée, et c'est ma mère qui remplit (à ras-bord) mes placards, et heureusement parce que j'en achète deux fois l'an, et encore. Ma mère achète beaucoup en friperies et elle connait mes goûts, donc ouf, je suis sauvée. Je déteste les magasins de fringues et je n'ai pas spécialement de style défini. Par contre j'adore acheter des chaussures. Cherchez l'erreur. Pour l'entretien du linge, j'ai commencé à faire la lessive et à repasser...cette année. Avant c'était ma mère qui s'en chargeait. Je sais, c'est la misère !

    Le ménage est dur à gérer pour moi aussi même si je m'oblige à être rigoureuse. Je fais ma vaisselle midi ET soir, même s'il n'y a qu'une assiette, sinon j'ai tendance à tout laisser en plan pendant deux jours, et...berk, quoi.

    J'ai du mal avec les rendez-vous médicaux. Pas pour moi (je ne suis pas hyper sérieuse à ce niveau donc c'est facilement gérable, arf !) mais...pour mon chien !! L'emmener chez le vétérinaire est hyper stressant pour moi. Et souvent, j'avoue, c'est aussi mon père qui s'y colle...

    Bref, quand on juxtapose tout ça, force est d'avouer que mon autonomie est très relative. C'est un peu une autonomie de façade. J'ai l'impression que je "vieillis moins vite" que la moyenne. Dans le sens où en ce moment j'ai un peu l'impression que je commence seulement à sortir de l'adolescence. Allez, avec un peu de chance, d'ici 7 ans (et donc à 40 ans !) je serai totalement adulte !!


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