• De la nécessité de prendre des vacances...

    Pendant longtemps, j'ai cru que j'étais fainéante.

    Parce qu'en dépit d'un mode de vie routinier, ralenti, pas très dynamique, je suis très rapidement fatiguée. Une fatigue plus "psychique" que physique. Difficile à expliquer. Pas facile à voir. Souvent peu crédible, parce que même quand je me dis "crevée", en effet, je vais quand même me coucher tard, et que malgré tout je ne fais pas de grasse matinée le lendemain.

    Moi, dans mes bons moments !

    Maintenant, je commence à entrevoir une explication à cette drôle de fatigue. Quand je suis tombée sur différentes définitions d'Asperger, j'ai remarqué que beaucoup se plaignaient de la fatigue éprouvée après des interactions sociales prolongées. Miracle ! Cette fatigue décrite, c'est la mienne. Une impression curieuse d'être "vidée de toute énergie", au point de se sentir comme "transformée" en une sorte de zombie.

    Moi, dans mes mauvais moments !

    Je ne suis donc pas fainéante. Je suis Asperger. Nuance.

    Je comprends mieux pourquoi j'accorde tant d'importance aux weekends. Aux vacances. Pourquoi, petite, puis adolescente, je faisais des croix sur les calendriers, comme un prisonnier comptant les jours jusqu'à sa libération... Ma libération à moi, c'était les vacances. Je n'étais pas impatiente à l'idée de vivre plein d'aventures. Mes vacances idéales, c'est chez moi. Sans personne. Au calme. Je pars grand maximum deux fois par an, avec mes parents, et jamais plus d'une semaine. Toujours dans le même genre de cadre. Au bord de la mer. En gîte. Parce qu'il y a de la place et que c'est propice à l'isolement. Et franchement, ne pas partir ne me manquerait pas.

    Les vacances, pour moi, ça doit être une rupture totale avec cette dimension sociale que je subis (travail oblige) le reste de l'année. Là, je guette mes trois énooooormes semaines de congés, fin mai /début juin...et j'espère bien les vivre comme je l'entends, avec mon chien, mes livres, ma télé, mes puzzles et RIEN D'AUTRE !

    Ça semble sidérer pas mal de gens qu'on puisse rester chez soi et ne pas s'ennuyer. Sincèrement, "s'ennuyer", c'est un terme qui m'est totalement inconnu. Enfant, je passais mes deux mois de vacances estivales (ah, c'était le bon temps...) toute seule, sans voir personne. Je passais mes journées dans le jardin, à chasser l'escargot, à poursuivre des malfrats imaginaires armée de mon képi et de mon fusil en plastique. Ou bien j'inventais des histoires, assise pendant des heures à la table du salon. J'ai des cartons remplis de récits plus ou moins réussis, l'écriture est et restera une de mes grandes passions. Plus tard est venu le temps de l'informatique, avec mon premier ordinateur, un Amstrad 6128 + (un dinosaure, pour l'époque actuelle !)... Autre passion qui me poursuit toujours ! Je faisais des puzzles, aussi. J'en fais toujours, mais je ne les conserve plus, l'appartement n'a pas assez de murs pour les accrocher tous. Et puis je regarde des séries. Beaucoup. En Anglais uniquement. Je suis autodidacte, j'étais très mauvaise en Anglais pendant ma scolarité, le côté "par cœur" me rebutait. Maintenant je peux lire un roman complet en Anglais sans dictionnaire, et je regarde tous mes DVDs en Anglais, souvent avec les sous-titres Anglais pour intégrer plus facilement de nouveaux mots. Je joue aux jeux vidéos. J'adore les Sims. Oui, j'ai 33 ans et je peux passer cinq heures à jouer aux Sims ! Même pas honte ! (mais même dans ce jeu, mon manque d'intérêt pour la vie sociale attire des soucis à mes pauvres Sims qui dépriment vite !!)

    Mes journées me paraissent toujours trop courtes. Vacances ou pas. Pendant très longtemps (11 ans), je n'ai travaillé que cinq heures par jour (pas par choix, parce que c'était imposé par mon contrat...) et pourtant j'avais le sentiment de manquer de temps. Sentiment encore plus accentué maintenant que je suis à temps complet. Alors que je n'ai aucune corvée. Pas d'enfants à élever. Pas de mari à distraire. Pas d'amis à recevoir. Pas d'activités extérieures.

    Si j'avais une baguette magique, c'est évident que le premier de mes vœux serait de transformer les journées de 24 heures en journées de 72 heures. Minimum. (Bon, on peut aussi remplacer la baguette magique par un TARDIS...)

    « Digressions d'une nullipare qui s'assume !Ma jolie PALM de mai... »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    1
    Vendredi 1er Mai 2015 à 11:52
    Mypianocanta

    Si tu avais une baguette magique, il vaudrait mieux qu'elle trouve un truc pour que tu ne travailles plus du tout ;)

    Courage les week-ends sont longs ce mois-ci et les vacances approchent pour toi !

    2
    Vendredi 1er Mai 2015 à 20:10

    @ Mypianocanta : ne plus travailler du tout MAIS etre payée quand même ! Ce n'est plus du reve mais du délire, hihi.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :