• Manifestement, je ne suis pas très compatible avec le port du masque.

    Et visiblement, ça a un gros lien avec Asperger ! Car j'ai croisé beaucoup de témoignages de personnes qui ont Asperger et qui partagent mes malheurs !

    Nous voilà bien...

    En gros, avec le masque (chirurgical ou en tissu) j'ai l'impression d'étouffer. Parfois, ça va (un peu) mieux, mais les 90% de la journée, je suffoque ! C'est hyper...désagréable !

    J'ai trois modèles de masques en tissu différents, les trois me font le même effet. Et en fin de journée, j'ai mal à la tête, et je zigzague parce que j'ai des vertiges ! Alors je veux bien qu'on nous ponde des tas d'articles disant que, non, les masques n'entraînent pas de privation d'oxygène, mais visiblement certaines personnes sont plus sensibles que d'autres...

    Ajoutons à ça que j'ai du mal à voir, me situer dans l'espace et même entendre dès que j'ai un masque. Visiblement la privation d'un sens (je marche beaucoup à l'odorat, j'ai un super-renifleur...) alterne l'efficacité des autres ! Heureusement que le port du masque n'est pas obligatoire dans la rue, sinon je passerais mon temps par terre !

    Je suis bien contente d'être une sauvage préhistorique qui fuit les magasins, parce que le porter 7h16 par jour est déjà largement suffisant ! et j'appréhende le moment où je me déciderai à aller chez le coiffeur... 30 mn avec ça sur le nez dans un salon de coiffure, ça va être l'horreur ! Et autant je peux tricher au boulot en l'enlevant de temps en temps (oui, je sais, on ne touche pas un masque, mais pouet !), autant dans un commerce, c'est tout sauf une bonne idée, sous peine se finir lynché...

    Le pire, c'est que je ne suis absolument pas persuadée de l'efficacité du truc, en tout cas dans un endroit lambda avec un espace suffisant entre les personnes. Je vois plus ça comme un rappel du "problème" et des précautions (gestes barrières) à prendre que comme une panacée. Vu mon mode de vie et ma tendance à appliquer la distanciation sociale avec application, je considère clairement que le masque ne m'apporte aucune sécurité complémentaire. Mais puisque c'est "obligatoire" sur mon lieu de travail, je n'ai pas d'autre choix que de faire avec, quitte à finir étouffée... Youpi !


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  • En temps normal, j'ai tendance à dire que je ne connais pas l'ennui.

    Techniquement, je sais ce que ça veut dire, mais je ne m'ennuie JAMAIS. Pas que j'aie une activité débordante, je suis même plutôt du genre mémère, mais j'ai toujours quelque chose qui m'intéresse et m'occupe. Puzzles, livres, films, informatique, jeux vidéos, cuisine... Je n'ai jamais compris les gens qui s'ennuient chez eux, tellement ça me parait inconcevable. Moi, je manque de temps. J'ai plein de livres à lire, des tonnes de puzzles en attente, plein de films/séries à regarder... Et ça s'entasse joyeusement, année après année, tout en renforçant mon impression que les journées, voire carrément les heures, sont beaucoup, beaucoup trop courtes !

    Par contre, au travail, l'ennui, je connais.

    Et en ce moment, c'est encore pire, confinement oblige. Tout tourne au ralenti, voire ne tourne plus du tout. C'est looooooooooooong, c'est caaaaaaaaaaaalme, et c'est extrêmement pénible. D'ailleurs, ça me déclenche des migraines. En début de semaine, ça peut encore aller, j'ai de la saisie à faire, je la fais traîner au maximum, ça m'occupe jusqu'au mercredi matin. Mais après. Enfer et damnation ! Sachant que je ne peux pas prendre d'Ibuprofène pour cause de risque élevé avec ce fichu gros virus tout moche, et sachant que je ne supporte pas le Paracétamol, je suis ra-vie.

    S'ennuyer au travail, c'est moche, parce qu'on pense alors à tout ce qu'on pourrait faire chez soi. Ce temps qu'on perd, littéralement, on pourrait le remplir avec des tas de loisirs sympas. Mais, pas de chance, on est coincé au bureau, avec des collègues soporifiques (qui vous aident vachement en s'exclamant toutes les demi-heures : "qu'est-ce que c'est long ! ah, ça ne passe pas !" et que vous avez une furieuse envie d'étrangler dès 10h00...) et absolument RIEN à faire. Ce qui est encore plus rageant, c'est qu'on vous matraque à longueur de temps avec le télétravail. Ah, mais mettez-moi en télétravail, moi, je ne demande que ça ! En télétravail, s'il n'y a RIEN à faire, bah au moins on fait RIEN mais chez soi !

    Alors évidemment je ne parle que pour moi. Mes collègues ont l'air plutôt à l'aise avec ce RIEN. Même celle qui égraine les heures toutes les trente minutes n'a finalement pas l'air de souffrir, physiquement, de ce RIEN... Et du coup, ça bavarde, ça blablate sur tout, ça refait le monde, ça rigole... et ça en vient presque à grogner quand, par mégarde, un tout petit peu de travail surgit ! Un comble !

    Moi, l'ennui, ça a un effet plus que néfaste sur mon humeur (soyons honnête, je grogne sur tout le monde dès 8h30 ! Une collègue m'a demandé ce matin pourquoi je faisais la tronche, je lui ai répondu que quitte à ne rien faire, j'aurais préféré rester confinée chez moi sans voir personne... elle ne m'a plus posé de questions ensuite, c'est l'avantage !) et sur mon état physique. Ne RIEN faire, c'est fatigant, si si, je vous assure ! Trainer sur Internet, ça va bien dix minutes, mais ça n'occupe pas toute une journée !

    Comble du comble, j'en viens à me dire que je vais finir par emmener un bouquin au travail. Précisément ce que je n'aime pas faire, ça va me donner l'impression de fainéanter, mais entre ça ou regarder les mouches voler, le choix va être vite fait.

    Mais l'absurdité de toute cette situation me met décidément en rogne : on risque la contagion pour...RIEN ! Le vide, le néant ! Avouons quand même que c'est stupide !


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  • Je l'avoue, j'ai été un peu surprise de voir le Chef de l'Etat "lâcher du lest" dans le confinement pour les personnes autistes. Pour être honnête, ayant toujours l'habitude de ma propre situation, je n'avais même pas réalisé que cela pouvait être une source de souffrance. D'où le titre de cet article : je ne peux que parler de mon ressenti, et il serait malvenu pour moi de me projeter dans la peau de quelqu'un ayant plus de besoins sociaux. Ceci dit, cette expérience m'a bien prouvé (sans que j'en aie réellement besoin !) que j'étais décidément bien bizarre dans mon (non) rapport aux autres !

    Récemment, une collègue me racontait que ses enfants avaient eu à dresser les points négatifs et les points positifs du confinement, et qu'ils avaient eu énormément de mal à trouver des points positifs. Moi, je me suis amusée dans ma tête à faire pareil, et je me suis retrouvée dans la situation inverse. Seul point négatif : que je ne sois PAS totalement confinée ! Si le confinement doit entraîner une souffrance "psychologique" chez moi, c'est bien ce gros sentiment d'injustice que je traîne depuis le premier jour !

    Je pense l'avoir déjà dit, je suis extrême dans mon Asperger. J'ai toujours choisi la facilité, à savoir NE PAS ME FORCER. Je n'éprouve aucun attrait pour la dimension sociale, et je n'ai jamais ressenti le besoin de m'y intéresser. De même, sortir de ma zone de confort est une hérésie complète pour moi. Ajoutons mon asexualité et mon aromantisme, qui me rendent totalement hermétique à l'idée d'avoir quelqu'un dans ma vie... A contrario, j'ai déjà eu l'occasion d'échanger avec plein d'autres Aspies qui éprouvent de grands besoins sociaux et souffrent d'avoir du mal à tisser des liens ou à supporter les stimuli extérieurs (bruits, foule, odeurs...). Je pense donc que c'est là qu'interviennent aussi le vécu et la personnalité. Aurais-je été différente si j'avais eu des frères et sœurs ? Si j'avais grandi dans une grande ville où on m'aurait davantage fait sentir ma différence que dans un petit village de campagne ? Si on avait diagnostiqué mon Asperger dès l'enfance et qu'on avait éprouvé la nécessité de m'obliger à sortir de ma zone de confort ? Franchement, je ne sais pas. Je ne pense pas. Je me souviens qu'on a vraiment essayé de me pousser vers les autres. Je n'ai jamais été moquée ou rejetée, mais en revanche j'ai toujours fait en sorte de m'isoler des autres... Je suis née solitaire, je vis solitaire, je mourrai solitaire, et je n'éprouve aucune tristesse, aucune angoisse, à l'énoncer ainsi. Au contraire, je suis très zen par rapport à ça. D'ailleurs, cet "exercice" du confinement me permet de vérifier que, décidément, j'adore cette notion de solitude complète ! Je n'éprouve jamais de moments de vide, je ne souffre jamais du silence, je continue à allumer ma télé uniquement le soir à 20h00 et à l'éteindre pour manger, je n'ai pas besoin de discuter, d'échanger, de parler, et les conversations des collègues m'énervent toujours autant !

    En temps normal, je ne reçois jamais personne chez moi. Je ne vais jamais chez personne. Je ne sors plus après 18h00 (promenade canine). Je ne fréquente ni les restaurants, ni les cinémas, ni les bars. J'ai le shopping en horreur. J'aime faire mes courses, certes, mais là, ça fait deux fois que je me fais livrer, et j'aime autant le moment où je mets mes petits articles dans mon petit panier virtuel que ceux où je le fais pour de vrai. C'est même limite plus agréable parce que je suis seule, confortablement installée dans mon canapé, sans le brouhaha d'un magasin et les bousculades en caisse !

    J'ai lu des conseils pour gérer le confinement, et beaucoup recommandent d'instaurer une routine. Du coup, je me demande comment font les gens pour vivre, en temps ordinaire, sans routine ! Si on leur enlève les repères extérieurs (courses, travail, école des enfants...) ils sont donc perdus ??? Encore une chose que je ne comprends pas ! La routine, c'est vital pour moi, ça l'a toujours été ! Du coup, c'est peut-être aussi pour ça que je vis si bien cette situation qui a l'air pénible pour beaucoup !

    Ou alors je suis juste bizarre !

    Ça se pourrait aussi ! he


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  • Je n'ai pas encore abordé la question de la différence homme/femme chez les Aspies, et pourtant il y aurait matière à le faire.

    Le souci, c'est que je suis une femme (même si j'ai toujours eu du mal à m'inclure dans un genre précis...) et que j'ignore tout de la façon dont un homme vit son Asperger.

    Je sais que chez la femme, Asperger se diagnostique plus difficilement, notamment à l'âge adulte (je pense en être un bon exemple...) du fait d'une facilité toute féminine à jouer les caméléons.

    J'ai croisé ce petit visuel sur https://aspieconseil.com/blog/ et j'ai eu envie de le poster par ici, car il est très parlant !

     

    J'en profite pour rebondir sur les thématiques féminines :

    Je pense qu'effectivement mes difficultés sociales sont masquées, du moins si on me regarde de loin, sans prêter attention à mon fonctionnement quotidien. Disons que je fais illusion socialement. Je peux échanger, mener une conversation, et même si j'ai l'image de quelqu'un de froid et réservé, je reste capable de m'inclure dans un contexte social, quand bien même je n'en retire aucune satisfaction.

    Pour l'hypersensibilité, pareil... Je me reconnais bien dans la description, de même que dans les rituels mentaux. D'ailleurs, j'ai longtemps cru que tout le monde se parlait et se motivait via un dialogue intérieur. Je pensais que c'était le propre de tout être humain, et rigolez si vous voulez, j'ai découvert que ce n'était pas le cas très récemment, via un groupe Facebook américain dédié aux Aspies ! Je le fais en permanence, pour tout et pour rien, parfois même à voix haute. Et toute ma journée est ritualisée. Par exemple, si une pensée m'est négative et me met mal à l'aise, je dois la formuler trois fois à voix haute pour l'exorciser. Si si.

    Ne parlons pas de la comorbidité... Je suis en plein dedans pour l'anxiété...

    Ah, la maternité ! Pas désirée, c'est le moindre que l'on puisse en dire ! Le fait de lier clairement ce non-désir d'enfant (voire même ce rejet complet de la maternité, car pour moi c'en est clairement un !) et Asperger est très intéressant et, quelque part, assez réconfortant. Par contre, je ne me reconnais pas du tout comme étant "plus à risque de subir des abus sexuels" car je déteste tellement la promiscuité que je suis capable de filer une gifle à quelqu'un qui ne ferait que m'effleurer accidentellement l'épaule...donc je ne préfère pas penser à ce que je pourrais tenter de faire à quelqu'un qui chercherait un contact plus intime !

    Quant au risque de sous-diagnostic, je valide... Mon généraliste n'a jamais été convaincu par le pré-diagnostic et j'ai longtemps été taxée de phobique sociale, timide maladive, dépressive, j'en passe ! Je ne ressemble pas à une "autiste" telle qu'on se l'imagine, et malheureusement on parle d'autiste Asperger, pas d'Asperger tout court. On se fait même copieusement remettre à sa place, parfois, quand on veut se définir comme Asperger et que la personne en face connait des autistes profonds. Evidemment, la comparaison n'a pas grand-chose à voir, ce serait comme comparer un malvoyant et un aveugle, mais pour les gens (et même parfois pour les professionnels de la santé !) la subtilité est difficile à saisir...

     


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  • Un évènement récent m'a donné envie de gribouiller ce petit article, vite fait.

    Je veux y parler de mon incapacité à ne pas (trop) réfléchir et à ne pas me faire trop de films à l'avance.

    Prenons un exemple très récent : mon chien. Il a un souffle au cœur depuis des années, qui n'a jamais été exploré et n'a jamais posé de problèmes. C'est un toutou dynamique, qui gambade en promenade été comme hiver. Cependant, après des années à repousser la chose, j'ai décidé de le faire détartrer, et la vétérinaire, en l'auscultant dans cette optique lors de sa vaccination annuelle, a jugé nécessaire de faire une échographie cardiaque.

    La vétérinaire n'était pas du tout alarmiste, elle a juste mentionné 3 cas de figure possibles :

    1/ ils font l'échographie, il n'y a aucun problème, ils enchaînent sur l'anesthésie et le détartrage.

    2/ ils font l'échographie, il y a un léger souci, ils prescrivent un traitement (probablement à vie), on attend quelques mois, et on peut faire le détartrage.

    3/ ils font l'échographie, il y a un gros souci, on oublie l'idée d'un détartrage.

     

    Évidemment, je me suis arrêtée d'emblée sur les pires options, la 2  et la 3.

    Et donc je suis devenue une spécialiste des problèmes cardiaques chez le chien.

    Je peux vous parler maintenant de cardiopathie congénitale, de sténose aortique, des différents stades de l'insuffisance cardiaque, du phénomène de compensation... bref, les problèmes cardiaques canins sont devenus un de mes intérêts restreints en l'espace d'une semaine. Sachant qu'à la base je suis phobique de tout ce qui touche au fonctionnement du corps humain, c'est presque comique !

    On me dira que c'est ridicule, parce que l'examen n'a pas encore eu lieu et qu'il ne sert à rien de tirer des plans sur la comète, mais j'en suis au point que je connais même les noms et les posologies des médicaments !

    Le pire étant que même en étant pleinement consciente de cette absurdité, je ne peux pas faire autrement. Mon vilain cerveau, tout là-haut, ne sait pas réagir autrement qu'en analysant à fond toutes les données d'un (éventuel) problème à venir !

    Ce n'est pas un problème de pessimisme, de fatalisme, de manque de confiance envers les spécialistes, mais c'est vraiment ancré dans mon fonctionnement. Et c'est, pour ma part, 200% Asperger. Confrontée à une situation inconnue, je dois me l'approprier pour l'apprivoiser et me préparer à réagir en conséquence.

    Le souci, évidemment, c'est que c'est usant psychologiquement ET physiquement : l'échographie est programmée pour demain, et je suis actuellement dans un état de décomposition proche du zombie. Paie ton obsession ! Pourtant je dors normalement, je mange normalement, ce n'est pas un stress au point de m'empêcher de dormir ou de m'alimenter, mais malgré tout mon cerveau reste connecté H24 sur cette problématique. Et à la longue, ça use !

    Ce n'est bien évidemment qu'un exemple récent parmi tout un tas d'expériences similaires.

    Et pour être honnête, dans ces cas-là je bénis ma tendance ermite et mon désintérêt total pour la vie amoureuse. Imaginez donc à quoi ressemblerait mon existence si je devais gérer mes inquiétudes pour un conjoint ou pire, des enfants !

    Des fois, franchement, j'aimerais bien pouvoir débrancher mon cerveau !!!

     

     

    EDIT : il apparait que j'avais raison quant à mon hypothèse première. Mon Saucisson a bien une MVD, à savoir Maladie Valvulaire Dégénérative.  Il a un traitement à prendre à vie (en raison de 2 cachets par jour)... La vétérinaire n'est pas pessimiste, c'est visiblement quelque chose de courant chez les petits chiens, plus encore chez les Chihuahuas. Les traitement ont pour but d'éviter le développement de la maladie. Chez certains chiens, ça peut très bien se stabiliser et ne jamais empirer. Chez d'autres, ça peut progresser rapidement. Mais je suis plutôt optimiste car je pense qu'il est porteur de cette MVD depuis quasiment le début, son souffle au cœur avait été détecté par un autre vétérinaire quand il avait à peine 3 ans et il est toujours resté asymptomatique, exception faite de quelques épisodes de toux en période de stress. Me voilà donc chargée de gérer l'administration du traitement, j'ai déjà investi dans un pilulier et j'ai mis des étiquettes partout pour me rappeler des dosages. Et évidemment, j'ai lu et relu les notices, que je connais maintenant par cœur... *soupir*


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  • J'ai croisé par hasard un tableau récapitulant les traits caractéristiques des femmes Asperger. J'avais déjà partagé une (longue) liste de ce type voilà 4 ans de ça (déjà !) mais j'ai quand même eu envie de rebondir sur ce document et d'en faire la lecture par rapport à ma propre expérience.

     Le document est tiré du livre de Rudy Simone (l'Asperger au Féminin) que je n'ai par ailleurs pas encore pris le temps de lire.

     Il est consultable par ici :

    Télécharger « traits-caracteristiques-des-femmes-Asperger.pdf »

     

    Apparence / Habitudes personnelles

    - Porte des vêtements pratiques et confortables. => par conformisme social, j'ai tendance à m'habiller assez "chic" en semaine, quand je travaille. C'est un peu comme un camouflage, ou un uniforme. Cela me permet de clairement dissocier ma personnalité "travail" et ma personnalité "temps libre" (oui, ça fait schizophrène, j'avoue !)... Par contre il y a clairement des matières que je ne supporte pas, et si un vêtement n'est pas confortable, il termine sa carrière au fin fond de mes placards. Je déteste les matières qui collent, qui sont trop froides, ou inversement trop chaudes, qui grattent (même si généralement je suis la seule à trouver que ça gratte...)... J'ai horreur des cols trop hauts qui me donnent l'impression d'être étranglée, et jamais, jamais, jamais, même par -12°C, vous ne me verrez porter une écharpe ou un foulard.


    - Ne passe pas beaucoup de temps à se maquiller et se coiffer. La coiffure doit être du type "wash and wear" (rapide à laver/coiffer). Peut apprécier de ne pas se maquiller du tout de temps à autre. => pas beaucoup de temps, c'est un bel euphémisme. En réalité, je ne passe pas de temps DU TOUT. Je ne me maquille plus depuis au moins cinq ans, et quand je le faisais c'était sans grand enthousiasme et toujours à la va-vite. Ces temps-ci je ne mets même plus de rouge à lèvre. J'ai une collection impressionnante de vernis à ongles, mais si j'en apprécie la couleur, j'en déteste la texture et l'odeur, résultat des courses, j'en mets une fois l'an. Je n'ai jamais mis de crèmes sur le visage, de lotion sur le corps, que sais-je. Je déteste le contact du produit sur les mains, l'odeur du produit (même le plus inodore possible) m'indispose, et...pour moi, c'est juste une corvée, une perte de temps. Et pour la coiffure : cheveux ultra courts depuis des années, que je coiffe...oh...en cinq secondes. Parfois j'ai un peu l'air d'un épouvantail mais je m'en amuse plus qu'autre chose ! J'ai toujours eu en horreur le coiffage savant à grand renfort de gel ou de laque.


    - Personnalité excentrique, qui peut se réfléter dans l'apparence. => pour le coup, pas concernée... Pas de tatouages (même si j'aimerais bien mais je tombe dans les pommes devant la moindre aiguille !), pas de boucles d'oreille (un trou dans mon corps, j'en frémis rien que d'y penser !) et encore moins de piercings. Tenues classiques, qu'on ne remarque pas.


    - Fait plus jeune que son âge, dans son allure, ses vêtements, son comportement et ses goûts. => je dis souvent que je suis née vieille, mais par un curieux hasard, je fais beaucoup plus jeune que mon âge. On me donne facilement dix ans de moins. Par contre, j'ai des goûts qui sont tout sauf jeunes et idem pour le comportement.


    - Généralement un peu plus expressive de visage et dans ses gestes que ses homologues masculins. => personnellement je ne suis pas expressive du tout au niveau du visage et des gestes.


    - Peut présenter de nombreux traits androgynes, malgré une apparence féminine. Se voit elle-même mi-masculine/ mi-féminine. (bon équilibre anima/animus) => je ne me sens ni femme ni homme. L'identité sexuelle est un concept qui m'échappe totalement. Je suis asexuelle, ceci explique peut-être cela.

    - Peut ne pas avoir un sentiment d'identité fort et peut être un caméléon, spécialement avant le diagnostic. => je suis un caméléon dès que je suis exposée socialement, parce que je sais bien qu'il faut véhiculer une certaine image pour ne pas faire de vagues. En vrai, je ne le fais qu'au travail car je n'ai aucune vie sociale en dehors de cette obligation (il faut bien se nourrir...)...


    - Aime se réfugier dans la lecture ou le cinéma, surtout la science-fiction, la fantasy, ou la littérature enfantine. => tout à fait vrai, surtout pour la lecture. J'ai 37 ans et j'adore la littérature jeunesse, comme ce blog peut en témoigner !


    - Le contrôle devient une technique de gestion du stress : règles, discipline, rigidité dans certaines habitudes, qui sont en contradiction avec son apparente excentricité. => totalement. Je peux donner l'impression d'être une grande gamine (sans parler véritablement d'excentricité...) tout en mettant un point d'honneur à respecter certaines règles strictes dans mon quotidien.


    - Généralement plus heureuse à la maison ou dans un environnement "contrôlé". => également vrai, à 300%... Je refuse de sortir de mon univers, j'ai toujours eu un profond rejet pour les lieux qui ne sont pas "miens". Déjà toute petite, je refusais de partir en voyage scolaire, en classe de neige, en colonie de vacances. J'ai séjourné une nuit à l'hôtel, avec mes parents, et évidemment j'ai détesté. J'ai même du mal à passer plus d'une journée chez mes parents, surtout maintenant que je me sens réellement bien dans mon chez-moi.

     

     Intellect / Dons / Education / Vocation

    - Peut avoir été diagnostiquée autiste ou Asperger dans l'enfance, ou peut avoir été qualifiée de surdouée, timide, hypersensible, etc. Peut aussi avoir eu des soucis d'apprentissage sévères. => je sais que, petite, on m'a cru autiste (sans parler d'Asperger, car en 1981 ce n'était pas encore bien connu...)  mais puisque je n'avais aucun trouble de l'apprentissage (bien au contraire) le sujet a été classé rapidement. En revanche, j'ai été taxée de timide maladive durant toute ma scolarité. J'étais la seule à savoir que je n'étais pas timide (je ne me suis jamais sentie comme telle !) mais juste non intéressée par la sphère sociale...

    - Souvent musicienne, artiste. => pas musicienne pour deux sous... Je ne me considère pas du tout comme artiste, je n'ai aucun goût artistique !


    - Peut avoir une aptitude particulière, un ou plusieurs talents spécifiques. => l'écriture doit pouvoir rentrer dans cette catégorie, j'ai toujours eu une certaine aptitude à manier les mots. Je suis également douée pour la cuisine, surtout en improvisation, sans suivre de recette, en faisant tout au feeling.


    - Peut montrer un grand intérêt pour les ordinateurs, les jeux, la science, le graphisme, le design, tout ce qui touche au technologique ou au visuel. Les plus verbales peuvent s'intéresser à l'écriture, aux langues, à la sociologie, à la psychologie. => J'ai plongé dans l'univers de l'informatique toute petite (à 8 ans) et j'adore tout ce qui touche au high tech. J'ai aussi une grosse attirance pour les jeux videos, même si je peine à bien structurer mes journées pour les intégrer à mon quotidien. J'aime énormément l'écriture, j'ai une passion dévorante pour l'Anglais, je m'intéresse énormément à la criminologie et à la psychologie.


    - Peut avoir appris à lire seule, avoir été un enfant hyperlexique (capacité à déchiffrer n'importe quel mot avant 5 ans), et présenter une grande variété d'autres capacités acquises en autodidacte. => Je savais lire avant d'entrer en maternelle, et je suis très autodidacte. J'occupe un poste à responsabilité sur lequel je me suis formée toute seule (comptabilité), je me suis remise à niveau en Anglais après avoir été d'une nullité affligeante tout le long de ma scolarité et je suis maintenant quais bilingue, j'ai toujours préféré tout apprendre par moi-même.

    - Peut avoir fait des études supérieures, mais avoir dû se battre avec les aspects sociaux de l'université. Peut avoir validé partiellement un ou plusieurs diplômes. => les aspects sociaux de l'université m'ont clairement décidée à ne pas y rester ! Trop de monde, trop de bruit, trop, trop, trop ! Les salles trop grandes, le brouhaha permanent, la mentalité trop "jeune" pour moi... Dès que j'ai pu entrer dans la vie active par la petite porte, je l'ai fait sans l'ombre d'une hésitation !


    - Peut être très passionnée par un cursus ou un travail, puis changer d'orientation ou y devenir rapidement complètement indifférente. => en fait, je n'ai jamais été passionnée par les études, encore moins par le travail. Je n'ai jamais eu de métier idéal, à part peut-être écrivain (mais j'idéalisais le truc !) et je trompais l'ennemi en disant à mes enseignants que je voulais être professeur... C'était une technique pour attirer leur sympathie, et...ça marchait très bien !


    - A souvent des problèmes pour garder un emploi et trouve la recherche d'emploi ardue. => joker ! J'ai eu une chance monstrueuse car j'ai pu faire mon nid dans la fonction publique... j'ai vaguement cherché du boulot à l'époque où j'en avais assez de mes CDD à répétition (maintenant je suis fonctionnaire...) et j'ai surpris les recruteurs par ma franchise, quand il s'agissait d'avouer que je ne maîtrisais pas telle ou telle compétence. J'aurais clairement eu du mal à changer souvent de travail. Mes collègues m'ont toujours un peu dans le collimateur parce que je ne socialise jamais, mais ils s'y sont faits (au bout de 17 ans, il serait temps...) et ont jeté l'éponge. Cela aurait été beaucoup plus difficile si j'avais souvent changé de milieu professionnel.


    - Très intelligente, mais peut parfois se montrer lente à comprendre à cause de son processus cognitif et sensoriel. => je comprends lentement tout ce qui touche à l'affect. Pour le reste, pas de problèmes.


    - Ne s'en sort pas bien avec les instructions verbales : doit noter ou faire des schémas. => de moins en moins vrai, j'ai une très bonne mémoire auditive et même si j'ai tendance à noter par automatisme, c'est rarement nécessaire.


    - A des intérêts particuliers, mais moins inhabituels que ceux de ses homologues masculins (elle est moins disposée à être fan des trains, par exemple). => mon intérêt pour la criminologie en fait sûrement partie, sans certitude cependant ! Je ne sais pas trop ce qui est censé être habituel ou pas.

     

    Emotionnel / Physique

    - Immaturité et hypersensibilité émotionnelle. => pas trop d'accord pour le coup, je suis même carrément dans l'opposé, trop mature, depuis toute petite !


    - L'anxiété et la peur sont les émotions prédominantes. => tout à fait d'accord ! Surtout pour l'anxiété, même si j'ai mon lot de phobies.


    - Plus encline à parler de sentiments et de soucis émotionnels que les hommes Asperger. => pour moi, complètement faux. J'ai déjà du mal à ressentir des sentiments, alors les exprimer...!


    - Hyperesthésie (hypersensibilité auditive, visuelle, olfactive, tactile), sens "surchargés". Moins enclines à avoir des problèmes avec le goût ou la texture des aliments que les hommes. => vrai. J'ai un super-renifleur (que je maudis au moins une fois par jour...) et mes autres sens sont assez développés, sauf la vue (myopie).


    - Humeur changeante et tendance à la dépression. Peut avoir été diagnostiquée bipolaire ou maniaco-dépressive (comorbidité fréquente avec l'autisme ou le SA) quand le diagnostic de SA n'a pas été posé. => pas trop vrai pour l'humeur changeante. Je ne me considère pas comme dépressive, mais il m'arrive régulièrement d'avoir ce que j'appelle des pensées parasites, notamment sur des sujets sur lesquels je ne peux avoir aucune emprise (le temps qui passe, la mort, la maladie...). Mais je ne suis pas de nature à déprimer trop longtemps, ça dure généralement dix minutes et ça disparaît tout seul.


    - A probablement reçu différents traitements pour ses symptômes. Peut être très sensible aux médicaments et à tout ce que son corps va absorber, peut donc ressentir facilement des effets secondaires indésirables. => vrai, sur tous les points. Une fois, j'ai développé un gros épisode vertigineux après avoir avalé UN SEUL cachet contre l'herpès. C'était un effet très rare, je ne l'ai vu que plus tard, j'ai passé l'après-midi dans le fauteuil sans pouvoir me lever ! Idem pour un traitement de fond "léger" (sans alcool) prescrit par mon médecin quand j'étais adolescente. Je n'ai jamais eu aussi mal à la tête de toute ma vie, et le médecin n'y a pas cru !

    - 9 sur 10 ont de lourds soucis gastro intestinaux (ulcères, remontées acides, syndrome du côlon irritable, etc). => vrai, hélas. Pas pour l'ulcère, mais pour les troubles gastro intestinaux chroniques, je valide.


    - Stéréotypies pour s'apaiser si elle est triste ou agitée: se balance, se frotte le visage, fredonne, fait claquer ses doigts, fait tressauter sa jambe, tape avec le doigt ou le pied, etc. => je pianote sur les meubles, ça énerve beaucoup les gens en général.


    - De même quand elle est heureuse : bat des mains, tape dans ses mains, chante, saute, court, danse, sautille. => faux, mais j'avoue que je ne suis pas du genre à manifester ma joie. J'ai la joie silencieuse, moi.


    - Encline aux crises de colère ou de larmes, même en public, parfois pour des causes apparemment anodines (en raison de la surcharge sensitive ou émotionnelle). => vrai, mais pas en public. Par contre je ne compte pas les fois où mes parents m'ont vu piquer des crises de larmes sans en comprendre la raison, juste parce que j'étais en surcharge sensitive.

    - Déteste l'injustice et déteste se sentir incomprise, ce qui peut entraîner colère ou rage. => vrai, mais essentiellement si l'injustice me concerne.


    - Facilement mutique quand elle est stressée, contrariée ou bouleversée, surtout après une crise. Moins encline au bégaiement que les hommes, mais peut avoir une voix rauque, parfois monotone, quand elle est stressée ou triste. => vrai, même si ça le devient moins en vieillissant. Comme je vis seule, j'ai tendance à décompresser beaucoup plus facilement que lorsque j'avais à "subir" un contexte social après une contrariété.

     

    Social / Relationnel

    - Mots et actes souvent mal compris par les autres. => vrai, j'imagine, mais j'avoue aussi que je n'y ai jamais accordé d'attention !


    - Vue comme froide et égocentrique, inamicale. => vrai, et je suppose que ma réponse du dessus en est un bon révélateur ! ;) J'ai tendance à revendiquer mon droit à l'égoïsme et à l'égocentrisme, je crois en avoir déjà parlé par ici. J'ai un mode de vie qui rend mon égoïsme absolument inoffensif pour les autres, et du coup je ne comprends pas en quoi il choque.


    - Parfois très bavarde, peut s'enflammer quand elle parle de ses passions ou intérêts particuliers. => rare, mais vrai.


    - Peut être très timide ou mutique. => mutique, oui. Je ne parle que si je vois un intérêt à m'exprimer, sinon je me tais. Timide, non.


    - Comme ses homologues masculins, se tait dans les situations sociales une fois "submergée", mais se montre généralement plus sociable à petites doses. Peut donner l'impression de gérer, mais c'est un rôle qu'elle joue. => totalement et je suis consciente que ce n'est qu'un rôle, je peine d'ailleurs souvent à comprendre comment je peux faire illusion.


    - Sort peu. Préfère sortir seule avec son compagnon ou ses enfants si elle en a. => vrai. Et je préfère sortir seule, tout court. Je ne sors que pour marcher (parce que ça fait partie de mon hygiène de vie), faire mes courses, promener le chien, aller chez le médecin. Je ne sors jamais de chez moi le soir, je déteste les restaurants, je n'aime pas les lieux où je vais rencontrer trop de monde. Et "trop", chez moi, c'est plus de 10 personnes...


    - A peu d'amies et a peu d'activités "de fille" comme le shopping ou les sorties entre femmes. => vrai. Et j'ai du mal avec cette notion d'amitié. Je parle plutôt de "relations amicales" et je ne cherche aucune proximité, aucun contact régulier. Petite, mon cauchemar était de faire les magasins avec ma mère, et j'ai mis longtemps à réaliser que c'était précisément une activité que les petites filles adoraient. Je déteste toujours autant le shopping (mais j'adore faire mes courses).


    - A un(e) meilleur(e) ami(e) ou des ami(e)s à l'école, mais plus une fois adulte. => vrai. Même si je me rends compte maintenant que déjà à l'époque je gardais une grande distance. Je faisais ce que je fais maintenant au travail, je gardais les deux sphères soigneusement éloignées l'une de l'autre.


    - Peut désirer ou pas avoir une relation sentimentale. Si elle a une relation, elle la prend sans doute très au sérieux, mais elle peut choisir de rester seule ou célibataire. => vrai. Je n'ai jamais eu de relation amoureuse, j'en ai déjà parlé sur le blog. Le célibat est pour moi une réelle évidence. Je n'ai pas envie/besoin de vivre autrement.


    - En raison de ses soucis sensoriels, peut soit vraiment apprécier les relations sexuelles soit les détester. => je suis asexuelle. Je déteste tellement les contacts physiques ordinaires que, quelque part, je trouve ça très logique !


    - Si elle apprécie un homme, elle peut être extrêmement maladroite dans ses tentatives pour le lui faire comprendre (par exemple le fixer du regard ou l'appeler sans cesse). Cela s'explique par une fixation et une mauvaise compréhension des rôles sociaux selon le genre. Cela change avec l'expérience. => faux, mais en 37 ans de vie je n'ai jamais apprécié personne sur ce plan-là !


    - Préfère souvent la compagnie des animaux, mais pas toujours, à cause des soucis d'hyperesthésie. => vrai, mon chien et mes chats pourront en témoigner ! Sur une journée lambda, la compagnie que j'apprécie le plus, c'est celle de mes poilus ! Même si j'ai parfois du mal à gérer certains aspects "animaliers". Un animal, c'est spontané, ce que je ne suis pas du tout. Mais c'est aussi très adaptable, et je suis en train de m'en rendre compte, une fois de plus, avec mes deux Griffues.

     


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  • La bande des Griffus à leur arrivée...

    Je me rends compte que j'ai repris les chroniques du blog sans parler d'une grosse nouveauté personnelle, j'ai nommé : l'irruption dans mon existence (et celle du Chien-Saucisse) de deux bestioles griffues !

    Pour résumer : en septembre dernier, alors que nous revenions de la promenade des chiens, mon père et moi avons eu la surprise (pas très agréable sur le coup) de trouver quatre tout petits chatons abandonnés, déposés dans un carton juste devant la voiture paternelle. Nous étions en forêt, dans un carrefour (très) reculé, sans passage, un samedi soir à presque 19h00. Pour moi, il est évident que les s...ales bêtes qui ont déposé le carton à cet endroit avaient dans l'idée de les abandonner en pleine nature, et qu'en voyant qu'il y avait une voiture (et donc un promeneur pas loin) ils ont décidé de s'acheter une conscience en laissant quelqu'un d'autre décider du sort des chatons...

    Je n'ai jamais eu énormément d'illusion sur le genre humain (ah, l'homme est un animal social, vraiment ???) mais disons que je me serais bien passée de cette énième preuve...

    La découverte du carton a été suivie d'un gros moment de panique : les vétérinaires étaient tous fermés, les chatons semblaient mal en point, affamés et à bout de force, et nous n'avions fichtrement pas la moindre idée de ce qu'il fallait faire !

    Heureusement, une amie connue sur Internet m'a donné quelques conseils fort utiles, puis j'ai appelé la vétérinaire de garde pendant que mon père se hâtait d'aller dans une fameuse grande surface pour acheter du lait spécial chaton. Il n'a trouvé que du lait "normal", pas du lait maternel, mais la vétérinaire nous a rassuré téléphoniquement en nous disant que c'était mieux que rien du tout... Nous avions estimé l'âge des chatons à trois semaines, vu leurs poids.

    Nous avons donc passé le samedi soir et tout le dimanche à biberonner quatre chatons affamés et un peu perdus, tout en nous demandant ce que nous allions en faire !

    Le lundi, direction le vétérinaire : bonne nouvelle, tout le monde était en parfaite santé, la vétérinaire a d'ailleurs trouvé ça bien étonnant. Je pense que la mère des chatons n'était pas une chatte errante ou sauvage (sinon il y aurait eu des puces, des tiques, la gale des oreilles...) mais une chatte domestique. Et je suis persuadée que ceux qui ont fait ça lui ont arraché les chatons quand ils ont estimé qu'ils étaient assez grands pour "se débrouiller". Quel genre d'abruti peut penser que des chatons de même pas un mois ont la moindre chance de survivre en pleine forêt, sans leur mère, sans chaleur, sans eau...????

    Pour la vétérinaire, ils étaient plus proches des 4 semaines que des 3. Du coup les biberons ont vite disparu au profit de croquettes spécial chatons. Et tout ce petit monde s'est mis à grandir, gambader, faire des bêtises, escalader... 

    Gremlin et le Chien-Saucisse

    Comme ça faisait beaucoup d'agitation, et que mes parents devaient gérer de gros travaux de chauffage, j'ai récupéré deux chatons chez moi. Et j'ai commencé à me dire que j'en garderais peut-être bien un... Au départ, j'avais craqué pour le chaton que j'avais baptisé Gremlin. Il m'avait tenu le doigt avec sa petite patte durant tout le trajet depuis la forêt jusqu'à la maison, et il n'avait pas arrêté de miauler en me regardant droit dans les yeux. Pour moi, dès les premières secondes, ça a été Gremlin, je ne pouvais pas lui donner un autre nom...

    Mais avec Gremlin, il y avait celle qui a l'époque était encore Parki. Parki, pour Parkinson, parce qu'elle tremblait tellement quand elle est sortie du carton qu'on la pensait atteinte d'une maladie neurologique !

    Parki, devenue Hermione

    Une petite "calico", et la seule femelle de la bande (croyait-on...)... Au bout de quelques jours, j'ai eu comme qui dirait un gros cas de conscience : j'étais finalement incapable de choisir entre les deux. Garder Gremlin, c'était condamner Parki à finir... où ? A la SPA ? Perdue au milieu d'une centaine de chats en attente d'un hypothétique foyer ? Chez un particulier inconnu à qui j'aurais du faire confiance, sans savoir si c'était justifié ? Mais l'inverse n'était pas plus facile. Dans son carton, avec sa petite patte sur mon doigt, j'avais l'impression que Gremlin m'avait demandé de lui faire une petite place chez moi. J'avoue, ça a été très dur de trancher. Et notamment pour une raison toute bête : les chatons, tout mignons qu'ils étaient, perturbaient grandement ma routine !

    Là, on rebascule dans le champ Asperger : cette routine bousculée, ça m'a vraiment perturbée pendant des semaines, et ça a clairement joué dans mes hésitations, au point que j'ai fini par en pleurer, version fontaine, dans ma cuisine, avec deux chatons ronronnants sur les genoux !!

    J'ai mis plus d'un mois à trancher. Je n'ai pas été très aidée par les revirements maternels, parce que de son côté aussi c'était difficile de s'imaginer "abandonner" les chatons. Entre-temps, on nous avait gentiment dit que si on allait donner nos rescapés à la SPA, on devrait signer un papier stipulant qu'on les abandonnait (!) parce qu'à partir du moment où on les avait amenés chez le vétérinaire, ils devenaient notre propriété. Charmant. Psychologiquement, il y a quand même une grosse différence entre emmener des chatons dans un refuge dans l'espoir de leur trouver une famille, et les y emmener en signant un papelard pour dire qu'on les abandonne à leur sort.

    Au final, vous l'aurez deviné, j'ai gardé les deux monstres !

    Et, gag rigolo, mes parents ont finalement gardé les deux autres !

    le second duo infernal

    Chez moi, il y a donc : Gremlin, Hermione (parce que Parki, quand même, ça le faisait moyen sur le long terme !) et Hagrid la Saucisse !

    Et chez mes parents : BeeWee, Timide, Tigris et Gordon le Chien-Boudin !

    Nous avons le droit au tarif famille nombreuse chez le vétérinaire !

    Et la révélation finale, c'est qu'à l'arrivée nous avons trois femelles et un mâle, tout l'inverse de ce que l'on croyait ! Tout ce beau monde a été stérilisé et pucé fin février.

    Et la cohabitation avec le Chien-Saucisse, me demanderez-vous ?

    Oh, je pense que ça va...

    tout le monde ronfle...


    2 commentaires
  • J'ai trouvé par ici la liste (simplifiée) des comorbidités observées chez les porteurs du syndrome d'Asperger et ça m'a beaucoup interpelée car je me retrouve dans une grande partie de la liste...

    J'ai donc mis en rouge les points dans lesquels je me retrouvais. Le résultat est assez parlant, je trouve.


    CERVEAU – DIFFERENCES IDENTITAIRES
    Difficultés à établir son appartenance sexuelle (74%)
    Fétichisme (63%)
    Pas de préférence sexuelle (Omni-sexualité) (43%)
    Asexualité (21%)

    CERVEAU – DIFFICULTES DE CONTROLE
    Se concentre sur les objets plutôt que sur les relations humaines (100%)
    Dyspraxie (81-94%)
    TOC (91%)
    Problèmes psychomoteurs (81%)
    Impulsivité (71%)
    Apraxie (71%)
    TDAH/Hyperactivité (34-62%)
    Agressivité/automutilation (24-43%)
    Epilepsie (25%-38%)
    Inattention (19%)
    Sur-automédication (17%)

    CORPS – SYSTEMIQUE
    Différences développementales diverses (100%)
    Petites anomalies physiques (99%)
    Faible résistance microbienne (94%)
    Carence en sérotonine (67%)
    Faible défense Auto-immunitaires (53%)
    Dystrophie (faiblesse musculaire) (41%)
    Hypotonie (manque de tonus musculaire) (34%)
    Mouvements saccadés, peu naturels (31%)
    Périodontie (Maladie des gencives) (67%)

    FACE
    Paraît plus jeune que son âge (81%)
    Plus grande circonférence crânienne (79%) (alors là, je ne sais pas !!)

    AUDITION
    Sensibilité aux petits bruits (91%)
    Conduits auditifs (trompes d’Eustache) rapprochés (83%)
    Sensibilité aux bruits forts (59%)
    Troubles dans les processus auditifs (32%)
    Otites (23%)

    VISION
    Attention prononcée pour les détails (98%)
    Aversion pour le contact visuel (93%)
    Acuité visuelle accrue(72%)
    Sensibilité à la lumière (71%)
    Fausse perception des distances (44%)

    ORALITE/COMMUNICATION
    Troubles sémantico-pragmatique (67%)
    Vocabulaire étendu (54%)
    Troubles dans l’acquisition du langage non-verbal (51%)
    Dyssémie (Difficultés à comprendre la communication non-verbale) (38%)

    ALIMENTATION
    Goûts alimentaires très restreints (97%)

    CERVEAU/DEPRESSIONS
    Anxiété/Etats Anxieux (84%)
    Troubles du Sommeil (11-61%)
    Pensées Suicidaires (39%)
    Dépression Chronique (31%)
    Migraines (19%)
    Dépression Post Traumatique (11%)

    CERVEAU – TROUBLES DES EMOTIONS
    Difficultés dans les Interactions Sociales (100%)
    Dépression (92%)
    Déficit de l’Imagination (faire semblant) (72%) (ah non, tout l'inverse !)
    Troubles de l’humeur (11-37%)
    Manque d’Empathie (32%)
    Troubles Emotionnels et du Comportement (31%)

    CERVEAU – TROUBES COGNITIFS
    Peu de Conscience de sa Position dans l’Espace (100%)
    Idées Excentriques (100%)
    Comportements/Intérêts Répétitifs et Restreints (100%)
    Incompréhension du Langage Figuré (100%)
    Difficultés de Généralisation (100%)
    Echolalie (78%)
    Alexithymie (Difficultés à reconnaître les émotions) (77%)
    Phobies (67%)
    Voix/Intonation Monotone/Monocorde (81%)
    Usage Atypique du langage (80%)
    Intolérance à certaines Textures Alimentaires (79%)
    Interprétation Hyper Littérale (77%)
    Non-Compréhension des Nuances (71%)
    Hyper Verbosité (61%)
    Métaphores Atypiques (45%)
    Discours Prosodique/Manque de rythme dans le discours (44%)
    Multiple Allergies (41%)
    Déficits de Perception Auditives (39%)
    Hyperlexie (36%)
    Hyper-pédantrie (34%)
    Discours/Intonation/Ton Idiosyncratique (31%)
    Rhume des Foins (31%)

    COEUR/APPAREIL CIRCULATOIRE
    Hypertension (42%) (trouble tout beau tout neuf, chouette alors !)

    MAINS
    Onychophagie (se Ronger les Ongles) (78%)
    Faire claquer les doigts (41%)

    SYSTEME DIGESTIF
    Intolérance au Candida Albicans (Levure) (83%)
    Intolérance au Gluten (61%)
    Soucis Gastro-intestinaux (44%)
    Intoléranse au Casei (42%)
    Syndrome des Intestins Irritables (28%)
    Altérations de la Digestion/Omissions d’Enzymes (23%)

    CERVEAU – PROBLEMES SENSORIELS
    Troubles de l’intégration sensorielle (98%)
    Sensory Processing Disorders (81%)
    Somatosensory amplification (67%)
    Synesthésie (4-28%)

    CERVEAU – CONDITIONS GENETIQUES
    Capacité de mémoire accrue (98%)
    Haut QI (91%) (jamais fait tester...)
    Douance (72%) (idem, jamais fait tester...)
    Savantisme (7-60%)


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  • Après une looooooooooooooooooooongue période de hiatus, me voici de retour avec un petit article (enfin, petit, c'est sûrement vite dit...) sur mon quotidien qui, ces derniers temps, a été bizarrement agité. Evidemment, cette agitation impromptue n'a pas été du meilleur effet... Quand on aspire à une petite vie routinière, on se retrouve vite dépassé par les événements de ce type, à plus forte raison quand on a un peu tendance à être un porte-poisse sur pattes.

    L'événement en question, donc, c'est un déménagement. Carrément.

    Souvenez-vous : ici, je vous parlais de ma grotte, à savoir mon appartement semi-troglodytique, acheté en 2010. Après 7 ans passés dans la pénombre, j'ai eu envie de changer d'air, et, pour être totalement honnête, je me suis surtout sentie à l'étroit. Pourtant, mon appartement n'était pas si riquiqui que ça... 33 m² au sol mais 70 m² de superficie totale : la partie "grotte" (le salon, qui était en fait une ancienne cave) ne comptant pas dans le calcul "Loi Carrez"... 70 m² pour une personne aussi solitaire que moi, on pourrait se dire que c'est laaaaargement suffisant, sauf que visiblement j'ai des goûts de luxe.

    Après quelques mois (quasiment un an) de prospection, et après avoir failli faire une grosseuh bêtise (à savoir acheter une maison qui aurait été un gouffre financier) j'ai renoncé à l'idée d'avoir, justement, une maison avec jardin (carrément hors budget) et j'ai cherché du côté des appartements. Coup de bol, j'ai finalement croisé la route de ce qui, de mon point de vue pas spécialement objectif, est un véritable palace, à savoir un appartement de 94 m², situé à 5 mn à papattes de mon travail ! Deux chambres, un énorme salon de 40 m², un immense balcon, une cuisine équipée, une grande entrée, le tout dans un environnement très lumineux... Le paradis !

    le palace, avant emménagement...

    Le changement a été laborieux, notamment parce que j'ai du vaincre une grosse partie de mes réticences. J'ai cherché pas mal d'excuses foireuses pour ne pas l'acheter, à commencer par le fait qu'il soit équipé de chauffage au sol (nouvelle génération). La vérité, c'est qu'en bonne Aspie, le changement me flanque la frousse, même quand il est initié par moi... Et cet appartement-là est forcément moins "économique" que le précédent en terme de charges et d'impôts... J'ai passé quinze jours à aligner les calculs dans mon calepin. J'ai une petite tendance radine qui n'a rien arrangé... Mais au final j'ai décidé de faire un choix et de privilégier mon confort de vie, chose que je ne regrette absolument plus, presque un mois après mon emménagement ! Pouvoir rentrer chez soi le midi et avoir quasiment deux heures de pause déjeuner, c'est bien appréciable ! Auparavant, je devais faire 40 mn de marche (aller et retour) chaque midi pour la pause déjeuner... Je marche toujours autant dans ma journée, MAIS c'est pour promener mon chien ou pour flâner.

    le palace, après emménagement !

    Niveau situation géographique, mon nouvel appartement a le gros avantage d'être situé sur une avenue passante, mais de communiquer également avec une zone beaucoup plus calme. Le matin, je suis réveillée par le chant des oiseaux (en plein centre-ville, c'est appréciable !) et je peux dormir les fenêtres ouvertes. Mention spéciale également au balcon, qui est devenu le lieu favori de mon toutou, qui chaque soir me fait savoir qu'il aurait bien envie d'y mettre les pattes ! Au passage, rien de tel qu'un balcon pour renouer avec le plaisir de la lecture ! Quant aux voisins, ils frôlent tous les 80 ans et je n'entends AUCUN bruit, ni le matin, ni la journée, ni la nuit. A se demander s'ils sont réels !! Si ça se trouve, ce sont tous les fantômes ! Esprit es-tu là ?

    pause lecture, sur le balcon, avec Cui-Cui !

    J'ai eu la malchance de cumuler pas mal de tuiles dans l'aventure achat/revente, et pourtant on aurait pu croire que ce serait simple, vu que j'ai revendu mon premier appartement à mes parents, qui veulent en faire un bien locatif. Mais je suis tombée sur un courtier pas pressé, sur un agent immobilier antipathique et pas spécialement dynamique, et j'ai passé deux mois à devoir vociférer sur tout le monde pour faire valoir mes droits. Je savais déjà que sur le plan administratif, notre pays était un peu vaseux, mais là, franchement, j'en ai eu la démonstration flagrante. Il y a sept ans, mon achat a été hyper facile, alors même que j'avais une situation moins confortable : j'étais en emploi précaire, je gagnais 900 euros de moins, je n'avais aucune sécurité de l'emploi... Cette année, c'était tout le contraire : fonctionnaire, un bon salaire, des économies pas négligeables...et pourtant, ça a été la galère d'un bout à l'autre. D'ailleurs, à ce jour, je n'ai toujours pas vendu mon premier appartement à mes parents, le dossier ayant pris un retard monstrueux à cause de ces fichues lenteurs administratives !! Pour quelqu'un d'aussi maniaque et prévisible que moi, ça a clairement été une torture !

    Ne parlons pas du déménagement, des cartons, du contexte "social" à gérer (mon Dieu, 4 inconnus CHEZ MOI à qui il a fallu PARLER toute une matinée durant !), de la fatigue à encaisser (sachant que parfois dire simplement bonjour à cinq personnes différentes suffit à m'éreinter...)... De la galère pour faire ouvrir la ligne Internet (et découvrir que mon FAI ne fonctionnait pas à ma nouvelle adresse, j'ai été obligée de passer au FAI dont le nom est celui d'un célèbre agrume, ce qui n'a pas été la meilleure nouvelle du siècle !)... Du banquier qui m'a pris la tête parce que j'ai formellement refusé de prendre une carte de crédit horriblement coûteuse chez lui, et qui a voulu me faire croire que j'étais en tort... Et du fait qu'il va bientôt me falloir choisir le papier peint et le parquet... Rappelons que je n'ai AUCUN sens esthétique et que ça va juste être atroce de devoir choisir quelque chose...

    Ce qui est sûr et certain, c'est que, sauf gros gain au Loto, cet achat immobilier sera le dernier de mon existence ! 

    Ce qui est évident également, c'est que ce gros changement a dévoré une grande partie de mon énergie. Pendant trois mois, j'ai été incapable de me consacrer à autre chose qu'à ce déménagement ! J'en ai pourtant vécu énormément avec mes parents (j'ai perdu le compte au bout du 14ème...) mais là c'était différent, c'était le MIEN et il a bien fallu que je le gère d'un bout à l'autre !

    Heureusement, maintenant les choses se sont calmées et je profite bien comme il faut de mon nouveau chez-moi ! Et malgré le côté épuisant de l'aventure, je ne regrette pas de m'être forcée à franchir le pas !

    Ça déménage...au sens propre !


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  • Aujourd'hui, c'est le jour "guimauve". Le jour des z'amoureux, parait-il. Le jour où on voit fleurir des messages mièvres, où les hommes dévalisent les fleuristes, les bijoutiers, les parfumeurs, où les restaurants proposent des menus spéciaux, etc. Le jour aussi où les célibataires sont censés déprimer, se morfondre, pleurer sur l'injustice du monde, ou participer à des soirées "pour célibataires", pour précisément ne plus déprimer l'an prochain à la même époque.

    Et moi, dans tout ça, je me situe où ?? 

    Je n'en sais fichtrement rien. Pas du côté déprime, ça c'est clair et net. J'ai toujours été célibataire, je n'ai jamais eu l'ombre d'un flirt, ni à l'adolescence ni après, et je n'ai jamais éprouvé de manque ou d'envie. Et quand bien même j'aurais eu une vie amoureuse, eh bien, franchement...je trouve cette "fête" assez vide de sens. Comme si les amoureux avaient besoin d'un jour spécial pour manifester leurs sentiments à leur moitié... On me dira, je dis ça par manque d'expérience, parce que je n'ai jamais connu "l'émoi amoureux" et que forcément je suis insensible au côté romantique de l'affaire. Peut-être. Peut-être pas. Je le reconnais bien volontiers, je n'ai jamais eu la fibre sentimentale. Quand les petites filles rêvaient d'un prince charmant devant les dessins animés de Walt Disney, moi je m'imaginais en train de traquer les criminels avec Rick Hunter ou Hooker...

    Ces deux dernières années, j'ai tenté de m'ouvrir un peu à cette dimension amoureuse, parce que quelque part je suis consciente que, dans le futur, je pourrai peut-être être amenée à regretter ce mode de vie qui est le mien. J'avais mentionné ici mes quelques expériences avortées. J'ai tenté de me réinscrire sur des sites de rencontre confidentiels, spécial geeks, spécial asexuels, bref, des sites qui sur le papier me correspondent. Mais depuis quelque temps, je fais un blocage complet à l'idée d'être inscrite sur ce type de support. J'y reste grand maximum deux jours avant d'effacer mon profil et de disparaître. Pas parce que je n'assume pas d'y être inscrite. Mais parce qu'au fond ma démarche me parait vraiment trop vide de sens. Je ne m'y inscrit pas parce que je rêve de trouver "le Grand Amour" mais juste parce que... eh bien... parce que, je crois, j'essaie de me "forcer" à m'intéresser au sujet. Ce qui n'est pas bien malin, parce que j'imagine que le sentiment amoureux, ça existe ou ça n'existe pas, mais ça ne peut pas se "créer" de toute pièce sur la peur d'un éventuel manque futur.

    La vérité, c'est que je ne me vois pas vivre en couple. Même sans parler de vivre sous le même toit. Partager mon temps libre avec quelqu'un, devoir faire des concessions de temps en temps, être obligée de discuter et de demander à l'autre de me raconter ses journées quand je n'aspirerais qu'au silence, devoir supporter une proximité physique (même occasionnelle), devoir entretenir la flamme en ayant des petites attentions pour l'autre... Tout ça me parait bien contraignant, et pas du tout, du tout proche de mon caractère et de mes attentes.

    Evidemment, les éternels optimistes, ceux pour qui ma situation est "déprimante" et pour lesquels il est inconcevable que je m'épanouisse dans la solitude, sont toujours là pour me dire que c'est parce que je n'ai pas rencontré "la bonne personne".

    Moi, je n'y crois pas. J'ai déjà été draguée. J'ai déjà échangé avec des hommes dont le profil se rapprochait du mien et qui me manifestaient de l'intérêt. Et ? Eh bien, je n'y ai jamais donné suite. Parce que, toujours, il manque cette envie. Personne ne pourra la faire naître d'un coup de baguette magique. J'ai toujours été le genre de personne à s'épanouir dans le silence et la solitude. Les amis, les sorties, la famille, ça ne m'a jamais attirée, au contraire, ça m'a toujours mise en fuite. Rien que le côté "aller boire un café" me rebute. Parce que pendant que je serai attablée avec l'homme qui m'aura invitée, je serais en train de ruminer sur le fait que ce temps de pause aurait été plus plaisant si je l'avais passé toute seule chez moi, avec un bouquin, un puzzle, un jeu vidéo ou un DVD. Sans compter que dans ce genre de contexte, j'aurais clairement l'impression de jouer un rôle, d'être hypocrite, de mentir à l'autre qui penserait que je suis heureuse de passer un moment en sa compagnie... Je joue un rôle en permanence dès que je sors de chez moi pour aller au travail, et je me refuse d'endosser encore un autre rôle quand il s'agit de ma vie personnelle.

    Du coup, ces histoires de Saint-Valentin me font doucement rigoler. Surtout quand on me sort (de plus en plus rarement, heureusement !) des phrases toutes faites du style "je te souhaite que ce soit ta dernière Saint-Valentin en solo". Les gens, parfois, devraient se renseigner avant de parler !

    Cependant, le plus dur à gérer pour moi, ce sont les femmes célibataires et frustrées de l'être qui, me sachant célibataire moi aussi, pensent que je vais partager leur détresse et leur désespoir. Et qui me prennent en grippe quand elles réalisent qu'en fait je suis bien contente d'être comme je suis. Avec le temps, j'ai appris à ne plus trop claironner sur les toits que j'étais heureuse dans mon célibat, juste pour éviter de nourrir les rancœurs de mes collègues qui souffrent de leur situation...et qui semblent considérer qu'il est impossible de s'épanouir quand on est seul(e).

    Avouons-le, au final elles ne m'agacent même plus, elles me font juste pitié... Parce qu'elles n'ont pas compris l'essentiel : le bonheur est une notion égoïste qu'on peut très bien cultiver en solitaire. D'autant qu'une petite partie de moi reste persuadée qu'il est impossible d'être heureux à deux quand on n'est déjà pas capable de l'être quand on vit seul...


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